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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Néphrotoxicité des traitements de l’hépatite B. Le point de vue du néphrologue Volume 17, numéro 1, janvier-février 2010

Auteur
Hôpital Européen Georges Pompidou, Néphrologie, 20, rue Leblanc, 75015 Paris

Les nouveaux traitements de l’hépatite B présentent, pour certains d’entre eux, des effets secondaires rénaux qui, bien que rares, doiventconduire à une utilisation prudente, notamment chez le patient insuffisant rénal. Le ténofovir, également utilisé comme antirétroviral dans l’infection par le VIH, peut s’accompagner d’une tubulopathie, responsable d’un syndrome de Fanconi (hypophosphorémie, glucosurie, hypokaliémie, acidose tubulaire), d’un diabète insipide néphrogénique voire d’une dégradation, parfois sévère, de la fonction rénale. Cette néphrotoxicité a été essentiellement décrite chez des patients recevant un traitement antirétroviral concomitant par antiprotéases et ayant une dysfonction rénale antérieure. Quant à l’adéfovir, dont le profil de tolérance s’apparente à celui du ténofovir, il semble bien toléré lorsqu’il est administré aux doses habituelles mais une ascension de la créatininémie est parfois décrite en cas de surdosage. La posologie de ces deux molécules, éliminées par le rein, doit être adaptée à la fonction rénale du patient et la surveillance des sujets traités au long cours doit comprendre un dosage de la créatinine (avec estimation du débit de filtration glomérulaire) ainsi qu’une surveillance de la phosphorémie, de la kaliémie et de la protéinurie. À noter que les deux autres analogues utilisés dans le traitement de l’hépatite B (lamivudine et entecavir) semblent dénués de toute néphrotoxicité.