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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Maladie de Verneuil Volume 13, numéro 1, Janvier-Février 2006

Auteurs
Service de Coloproctologie, hôpital Léopold Bellan, 19-21 rue Vercingétorix, 75014 Paris

Dermatose chronique, récidivante, inflammatoire et suppurative, la maladie de Verneuil (MV) se développe dans le territoire des glandes sudoripares apocrines qui, comme les glandes sébacées, sont accolées au follicule pileux dans lequel elles s’abouchent. La topographie non ubiquitaire des glandes apocrines explique l’existence de territoires particuliers d’expression de cette affection. L’habitude tend à réserver le qualificatif de MV aux localisations périnéofessières et inguino-génitales et celui d’hidradénite suppurative (HS) pour les autres localisations, en particulier axillaires. L’HS n’a pas livré tous ses secrets : le terme de HS est impropre, car le primum movens de la maladie n’est pas une infection des glandes apocrines. D’ailleurs, aux yeux des dermatologues, l’HS a quitté le cadre des suppurations bactériennes (anthrax, furoncle…) pour entrer dans celui des pathologies d’occlusion folliculaire, au même titre que l’acné et le sinus pilonidal. Sa présentation clinique est stéréotypée et le diagnostic n’a pas besoin des examens complémentaires. Il doit être évoqué devant une suppuration chronique récidivante superficielle à orifices multiples de topographie périnéale et/ou périanale. Il faut cependant connaître les pièges diagnostiques avec les autres suppurations et en particulier les fistules anales, savoir que le risque de dégénérescence existe, et que l’association à une maladie de Crohn (MC) n’est pas rare. Des facteurs génétiques et hormonaux interviennent à des degrés divers dans la pathogénie de la MV. L’influence du tabac, l’association possible à la MC, l’efficacité probable de l’infliximab dans certaines formes sévères soulèvent des interrogations non encore résolues. Le traitement reste dominé par la chirurgie. Cette affection doit être connue pour savoir, grâce à une prise en charge adaptée et précoce, intervenir aussi radicalement que possible et éviter ainsi les complications locales dont le retentissement physique et psychologique peut être redoutable.