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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Lithiase biliaire et obésité : épidémiologie, physiopathologie, manifestations cliniques et prévention Volume 24, numéro 1, Janvier 2017

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

Tableaux

Auteurs
1 40240 Mauvezin d’Armagnac
2 1422
route des Mauvares
13840 Rognes
* Tirés à part

La lithiase biliaire est une complication fréquente de l’obésité et de ses traitements. L’obésité triple chez les femmes et double chez les hommes le risque de lithiase biliaire, et il en est de même chez les adolescents. L’amaigrissement thérapeutique (médical ou chirurgical) augmente le risque de lithiase d’autant plus qu’il est plus rapide (au-delà de 1,5 kg/semaine), particulièrement dans les 6 premiers mois. Les calculs sont habituellement cholestéroliques. L’obésité augmente la sécrétion hépatique de cholestérol, ce qui provoque une sursaturation de la bile en cholestérol. Une diminution de la motricité vésiculaire et un ralentissement du transit intestinal jouent également un rôle important. On ne sait pas si l’obésité modifie la nucléation du cholestérol. L’amaigrissement rapide augmente encore la saturation de la bile (par mobilisation du cholestérol périphérique et diminution de la synthèse des acides biliaires et des phospholipides), favorise la nucléation et diminue la vidange vésiculaire. Le risque de symptômes et de complications augmente parallèlement à celui de la lithiase, et pourrait être augmenté par l’âge et l’importance de l’amaigrissement. La morbi-mortalité des pancréatites aiguës biliaires est majorée en cas d’obésité. Pour prévenir la lithiase, les régimes restrictifs ne doivent pas aller au-dessous de 1 000 kCal/j, et conserver une ration lipidique suffisante pour favoriser la vidange vésiculaire. La cholécystectomie avant amaigrissement (et notamment avant chirurgie bariatrique) n’est indiquée qu’en cas de lithiase symptomatique ou compliquée, car elle augmente la morbidité et la mortalité de la chirurgie bariatrique en cas de lithiase asymptomatique. L’administration d’acide ursodésoxycholique pendant 6 mois à la dose de 500-600 mg/j réduit fortement le risque de lithiase après amaigrissement diététique (en moyenne de 19 % à 3,5 %) ou chirurgie bariatrique (en moyenne de 29 % à 9 %). Parallèlement, le risque de lithiase symptomatique est également réduit.