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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Les indications et le maniement des anticorps anti-EGFR dans les cancers colorectaux Volume 15, numéro spécial 6, Numéro spécial : Actualité 2008

Auteur
Service Hépato-Gastroentérologie, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, 47-83, bd de l’Hôpital, 75013 Paris, France

La prise en charge des cancers colorectaux métastatiques a connu d’importants progrès thérapeutiques au cours de la dernière décennie. La survie médiane est passée de 12 mois en 1995 sous traitement par 5FU et acide folinique, à 25-30 mois aujourd’hui grâce à un plus grand choix de médicaments (chimiothérapies et thérapies ciblées) et une optimisation des stratégies médico-chirurgicales. Contrairement aux anti-angiogéniques, les anticorps anti-EGFR ont été commercialisés initialement pour une utilisation en 3 e ligne. Ils augmentent le taux de réponse et la survie sans progression, d’autant plus qu’ils sont associés à l’irinotécan (pour le cetuximab). Leur utilisation versus « best supportive care » améliore modestement la survie globale (cetuximab) et la survie sans progression (panitumumab). Des essais étudiant l’utilisation du cetuximab en 1 re et 2 e ligne de traitement, ont également montré un allongement significatif mais modéré de la PFS. Si ces derniers travaux permettent leur utilisation à des phases plus précoces de la maladie, il n’est pas démontré que ceci soit préférable à leur utilisation en 3 e ligne. La question de leur place optimale dans la stratégie thérapeutique reste posée. Cependant, le bénéfice de ces molécules n’est pas identique pour chaque patient. On sait désormais que la présence d’une mutation de l’oncogène Kras au niveau des cellules tumorales, présente chez 40 % des patients, est un facteur pronostique de non-réponse aux anti-EGFR. Le panitumumab est le premier traitement à en tenir compte dans le libellé de son AMM, alors même que ce test n’est pas encore commercialisé. À la lumière de cette connaissance nouvelle, c’est toute la stratégie d’utilisation des anti-EGFR qu’il faut désormais réévaluer, et notamment leur utilisation en 1 re et 2 e ligne et chez les patients avec métastases potentiellement résécables.