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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Infections digestives à Clostridium difficile Volume 20, numéro 2, Février 2013

Auteurs
Laboratoire «  Clostridium difficile » associé au CNR des anaérobies et du botulisme, Université Pierre et Marie Curie, Groupe de recherche clinique n o2 EPIDIFF, Hôpital Saint-Antoine, unité d’hygiène et de lutte contre les infections nosocomiales (UHLIN), 184 rue du faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris, France, Hôpital Saint-Antoine, service de microbiologie, 184 rue du faubourg Saint-Antoine, 75 571 Paris cedex 12, France, Hôpital Saint-Antoine, service de gastro-entérologie et nutrition, 184 rue du faubourg Saint-Antoine, 75 571 Paris cedex 12, France

Clostridium difficile est un bacille à Gram positif anaérobie sporulé responsable de 10 à 25 % des cas de diarrhées post-antibiotiques et de plus de 95 % des cas de colites pseudo-membraneuses (CPM). C’est la principale cause de diarrhées infectieuses nosocomiales chez l’adulte. La virulence des souches repose sur la sécrétion de deux toxines (toxine A ou TcdA et toxine B ou TcdB) dotées de propriétés à la fois entérotoxiques et cytotoxiques. Les principaux facteurs de risque d’infections à C. difficile (ICD) sont l’administration d’antibiotiques et l’âge supérieur à 65 ans. En France, l’incidence des ICD en milieu hospitalier est estimée à 2.28 cas pour 10 000 patient-jours. Depuis une dizaine d’années, l’évolution des ICD a été marquée par l’augmentation de leur incidence à travers le monde, l’émergence d’épidémies de formes sévères et une moins bonne réponse au traitement par le métronidazole. L’émergence et la dissémination rapide d’un clone particulier de C. difficile appelé « 027 » ou « NAP1 » semblent être à l’origine de cette évolution. La transmission nosocomiale de C. difficile est favorisée par la résistance des spores dans l’environnement. Le test de cytotoxicité et la culture toxigénique sont les méthodes de référence pour le diagnostic des ICD ; cependant, de plus en plus de laboratoires utilisent des méthodes moléculaires ou des stratégies basées sur l’utilisation de plusieurs méthodes. Le traitement de première intention est le métronidazole (500 mg 3×/j per os) ; la vancomycine (125 mg 4×/j per os) est réservée aux formes sévères. Les rechutes sont fréquentes (20 %) et leur prise en charge ne fait pas l’objet d’un consensus. La prévention primaire des ICD repose sur une politique du bon usage des antibiotiques. La prévention de la transmission croisée en milieu hospitalier requiert l’application de précautions « contact » vis-à-vis des patients infectés notamment le port systématique de gants dès l’admission dans la chambre et la désinfection quotidienne des chambres à l’aide de produits sporicides comme l’eau de Javel 0,5 %.