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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Gestion préopératoire des médicaments au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin Volume 20, numéro 7, Septembre 2013

Auteurs
CHRU de Lille, service des maladies de l’appareil digestif, 1 Place de Verdun, 59000 Lille, France

La chirurgie reste un événement fréquent au cours des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), intéressant près d’un malade sur deux pour la maladie de Crohn (MC) et d’un malade sur trois pour la rectocolite hémorragique (RCH) après dix ans d’évolution. En parallèle, de plus en plus de patients reçoivent des traitements immunosuppresseurs ou immunomodulateurs, et de plus en plus tôt dans la vie. De ce fait, la majorité des patients opérés est exposée à un traitement médicamenteux avant une intervention chirurgicale. Le but de cet article est de faire le point sur nos connaissances des risques de complications postopératoires liées à l’utilisation de ces traitements, et de guider leur gestion dans la période périopératoire. De façon indiscutable la corticothérapie, surtout à forte dose, augmente le risque de complications postopératoires et doit être réduite au maximum avant l’intervention. A contrario, les immunosuppresseurs conventionnels (thiopurines, ciclosporine) ne semblent pas modifier la morbidité postopératoire, et peuvent être poursuivis jusqu’à l’intervention si nécessaire. Plusieurs méta-analyses récentes sur les risques liés à l’utilisation préopératoire des anti-TNFα ne montrent pas d’augmentation des complications postopératoires globales, mais une augmentation du risque de complications infectieuses après chirurgie pour MC. Lorsque c’est possible, il est peut-être souhaitable de suspendre le traitement par anti-TNFα en cas de chirurgie programmée.