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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Faut-il opérer tous les patients porteurs d’un syndrome de Zollinger-Ellison ? Volume 7, numéro 3, Mai - Juin 2000

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Il y a longtemps que les travaux des grandes équipes américaines [1-3] et de l’hôpital Bichat [4, 5] avaient établi que le traitement du processus tumoral gastrinosécréteur était la priorité des patients atteints d’un syndrome de Zollinger-Ellison (SZE) sporadique. La nécessité d’une intervention chirurgicale s’y inscrit tout à fait dans la ligne de la chirurgie carcinologique à la fois pour permettre aux malades : a) sinon une guérison définitive, ce qui n’est obtenu réellement que dans environ un tiers des cas à dix ans, à tout le moins une longue rémission, et b) également, ce qui est évidemment très important, une prévention du développement de métastases hépatiques métachrones [6]. Cette éventualité survient chez les patients atteints de syndrome de Zollinger-Ellison sporadique dans à peu près 10 % des cas ; chez les autres malades (soit 25 % à 30 %), les métastases hépatiques, quand elles existent, sont présentes au moment du diagnostic (métastases synchrones). Cela a été bien établi par de nombreux travaux, et en particulier les travaux du NIH, rapportés par Fraker et Norton en 1994 [7]. Sur ce point, une attitude consensuelle a été dégagée lors d’une conférence de consensus au niveau international, tenue à Berlin en 1998 [8], des études univariées et multivariées des facteurs prédictifs de l’apparition de ces métastases métachrones ayant clairement indiqué que le risque existe essentiellement en présence de larges tumeurs pancréatiques, dont le diamètre est égal ou supérieur à 3 cm [9, 10].