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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Dyspepsie chronique idiopathique Volume 3, numéro 2, Mars - Avril 1996

Auteurs
Groupe de biochimie et de physiopathologie digestive et nutritionnelle, hôpital Charles-Nicolle, 1, rue de Germont, 76031 Rouen Cedex, France.

L'abondance des articles publiés sur la dyspepsie au cours des 3 dernières années est bien le reflet des problèmes que continue de poser ce motif fréquent de consultation. A quoi correspondent les symptômes ? Comment les prendre en charge ? La physiopathologie des symptômes est probablement multifactorielle. La piste d'un trouble moteur sous-jacent, pouvant être lui-même le reflet d'une désorganisation du rythme électrique du muscle lisse, n'est pas abandonnée. Mais, l'accent est mis actuellement sur les anomalies de la répartition intragastrique du repas, sur les troubles de la relaxation du fundus et surtout sur l'hypersensibilité viscérale qui place dans un cadre nosologique voisin, sinon identique, dyspepsie idiopathique et syndrome de l'intestin irritable. Ces anomalies de la sensibilité viscérale ouvrent des perspectives nouvelles pour la recherche pharmacologique avec des premiers résultats intéressants pour des modificateurs de la sensibilité viscérale comme les agonistes opiacés kappa, type fédotozine. Les relations potentielles entre dyspepsie et infection par Helicobacter pylori demeurent mal cernées et l'éradication systématique de la bactérie ne doit pas actuellement être proposée. L'endoscopie précoce, lors des toutes premières consultations, ne modifie que très peu la prise en charge en révélant rarement une lésion organique, mais elle pourrait être efficiente en réduisant la demande de soins ultérieure.