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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Conduite à tenir lors d'un syndrome de sevrage alcoolique Volume 8, numéro 1, Janvier -Février 2001

Auteur
Centre Magellan, 92230 Gennevilliers.

Le syndrome de sevrage alcoolique signe la dépendance physique à l'alcool, qui concerne environ la moitié des alcoolo-dépendants. Il peut se compliquer d'événements graves : la crise comitiale généralisée (CCG) et le delirium tremens, complications dont la mortalité n'est pas nulle. Ces accidents peuvent être prévenus par une stratégie thérapeutique fondée sur l'utilisation des benzodiazépines, considérées aujourd'hui comme les médicaments de référence. Lorsque le sevrage s'organise dans un projet alcoologique, il se réalise en première intention dans un cadre ambulatoire. La prescription de benzodiazépines peut s'organiser sur un mode systématique, recommandé en ambulatoire, ou selon un protocole adaptant la prescription à l'intensité des symptômes, dans le cadre hospitalier. L'évaluation de cette intensité peut se faire avec des outils validés comme le score de sevrage de Cushman. En cas de CCG lors d'un sevrage, il est impératif de rechercher d'autres étiologies, mais si le sevrage est finalement retenu comme mécanisme causal, aucun traitement anti-épileptique au long cours n'est recommandé au décours. En cas de delirium tremens, le coma médicamenteux en réanimation médicale, induit par les benzodiazépines à demi-vie courte, est le traitement le plus rapidement efficace. L'existence d'une autre dépendance doit être prise en compte, sans modifier toutefois fondamentalement l'approche pour l'alcool. Enfin, le sevrage doit toujours être replacé dans sa dimension alcoologique et permettre l'initialisation de la prise en charge de la dépendance psychique.