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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Cancer colorectal avant 50 ans : c’est comment qu’on freine ? Volume 30, numéro 2, Février 2023

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

Tableaux

Auteurs
1 Hôpitaux Civils de Colmar, Service de médecine A, 39 avenue de la Liberté, 68024, Colmar Cedex
2 ICANS, Service d’oncologie médicale, Strasbourg
* Correspondance : B. Denis

L’incidence du cancer colorectal chez les personnes âgées de moins de 50 ans (CCR<50) augmente aux États-Unis au point qu’ils représentaient 12 % des CCR en 2020. Une augmentation de moindre envergure est observée dans la plupart des pays à hauts revenus et mode de vie occidentalisé. En France, ce phénomène reste marginal : ils représentaient moins de 6 % des CCR en 2018. Nul doute, néanmoins, que ce phénomène va s’amplifier s’il est vrai que les causes en sont essentiellement environnementales : malbouffe, sédentarité, surpoids et obésité étant les principales. Les CCR<50 présentent quelques spécificités : diagnostic tardif, localisation rectale et colique distale dans 75 % des cas, syndrome de prédisposition héréditaire et/ou antécédents familiaux de CCR présents dans un tiers des cas (syndrome de Lynch dans 8 %). Leur traitement n’est pas spécifique et suit les recommandations usuelles. Une attention particulière doit être apportée aux conséquences de la maladie sur la fertilité, la sexualité et la qualité de vie des survivants. Leur prévention repose sur les conseils hygiéno-diététiques usuels : régime méditerranéen, activité physique, lutte contre surpoids et obésité, limitation de la consommation d’alcool et arrêt du tabac. Pour une minorité d’individus à risque élevé ou très élevé, un dépistage par coloscopie est recommandé : principalement syndromes de prédisposition héréditaire, certains antécédents familiaux au premier degré de CCR et localisations coliques des maladies inflammatoires chroniques intestinales. Pour la majorité de la population, il n’y a pas de stratégie satisfaisante de dépistage. En attendant l’avènement de nouveaux biomarqueurs (génétiques, microbiens, composés organiques volatils…), ils relèvent d’un dépistage ciblé, non codifié, idéalement par test immunochimique fécal quantitatif, éventuellement par recto-sigmoïdoscopie ou coloscopie. Médecins généralistes et gastroentérologues doivent être sensibilisés et ne pas négliger les symptômes récents persistants chez les moins de 50 ans.