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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Cancer colorectal au cours de la rectocolite hémorragique Volume 10, numéro 6, Novembre 2003

Auteurs
Service d‘hépato‐gastroentérologie et d‘assistance nutritive, Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Hôpital de Hautepierre, E‐mail : jean‐marie.reimundchru‐strasbourg.fr Ontogenèse et pathologie du système digestif, Unité Inserm U381, Service d‘anatomie pathologique générale, Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Hôpital de Hautepierre, avenue Molière, 67098 Strasbourg Cedex, France

Le risque de cancer colorectal est environ 5 fois plus important dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales (maladie de Crohn et rectocolite hémorragique ou RCH) que dans la population générale appariée pour l‘âge. Au cours de la RCH, ce risque est estimé à 2 % après 10 ans d‘évolution de la maladie, 8 % après 20 ans et 18 % après 30 ans. Un certain nombre de facteurs de risque ont permis d‘identifier une population cible : durée d‘évolution de la RCH supérieure à 8‐10 ans, jeune âge au moment de la découverte de la RCH, colite étendue au‐delà de l‘angle gauche, antécédents familiaux de cancer colorectal, association à une cholangite sclérosante primitive. En revanche, des données récentes suggèrent que la prise au long cours de dérivés salicylés pourrait être un facteur protecteur. Chez les malades à haut risque, la plupart des auteurs s‘accordent aujourd‘hui pour proposer une surveillance endoscopique après 8 à 10 ans d‘évolution de la RCH pour les formes dépassant l‘angle colique gauche. L‘objectif essentiel de cette surveillance est de détecter des anomalies histologiques précancéreuses (dysplasie de bas grade ou plus encore de haut grade) dans des lésions surélevées (DALM pour dysplasia‐associated lesions or masses) ou, par la réalisation de biopsies systématiques multiples en muqueuse plane d‘apparence macroscopique normale. L‘objectif de cette mise au point est de donner au lecteur des éléments de réflexion et de décision (même si toutes les questions ne sont pas encore définitivement résolues) face à un malade présentant une RCH et plusieurs facteurs de risque de développer un cancer colorectal.