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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Acide ursodésoxycholique et cholestases Volume 2, numéro 6, Novembre - Décembre 1995

Auteurs
clinique chirurgicale, service du professeur Chapuis, hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75014 Paris, France.

L'acide ursodésoxycholique (AUDC) représente un apport important dans le traitement des maladies cholestatiques. Son absence d'effets secondaires permet de l'utiliser de façon prolongée. Son effet bénéfique est clair dans la cirrhose biliaire primitive. Dans la cholangite sclérosante primitive, l'AUDC a également un effet bénéfique sur l'évolution de la maladie lorsqu'il est administré précocement et en attente de transplantation hépatique. Dans la mucoviscidose, la maladie de Byler, l'atrésie des voies biliaires, les ductopénies et les anomalies du métabolisme des acides biliaires, l'AUDC exerce un effet favorable, à la fois sur la fonction hépatocytaire et sur l'état nutritionnel des enfants, et peut permettre de retarder la transplantation hépatique, rendant celle-ci réalisable dans de meilleures conditions. Dans les autres maladies (hépatites médicamenteuses, prévention du rejet d'allogreffes, maladie du greffon contre l'hôte, cholestase associée à la nutrition parentérale, cholestase liée à des sténoses des voies biliaires, cholestase récurrente gravidique, cholestase récidivante idiopathique), la place de l'AUDC est encore incertaine. Au cours des hépatites chroniques actives et des maladies alcooliques du foie, la place de l'AUDC reste également à préciser. Le mécanisme d'action de l'AUDC au cours des maladies cholestatiques repose sur le remplacement des acides biliaires endogènes, qui s'accumulent dans le parenchyme hépatique au cours des cholestases, par l'AUDC, qui est dénué d'effets cytotoxiques. De plus, l'AUDC pourrait avoir un effet bénéfique en réduisant l'expression hépatique des molécules du complexe majeur d'histocompatibilité et par un effet cytoprotecteur direct.