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Hématologie

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Place actuelle des inhibiteurs du protéasome dans le traitement du myélome multiple Volume 12, numéro 1, Janvier-Février 2006

Auteurs
Service des maladies du sang, hôpital Huriez, CHRU, Lille, Bing center for Waldenstrom Macroglobulinemia and Jerome Lipper Multiple Myeloma center, Medical oncology, Dana-Farber Cancer Institute and Harvard Medical School, 44 Binney Street, Boston, MA 02115, USA

Le myélome multiple (MM), ou maladie de Kahler, est une hémopathie maligne caractérisée par le développement d’un clone de plasmocytes tumoraux envahissant la moelle hématopoïétique. Il représente 1 à 2 % de l’ensemble des cancers et 10 à 12 % des hémopathies malignes, pour un total d’environ 3 000 nouveaux cas par an en France. La médiane d’âge se situe aux environs de 70 ans. Le pronostic du MM reste globalement péjoratif bien que variable ; 10 % des patients décèdent précocement et d’autres survivent plus de 10 ans. La médiane de survie se situe autour de 3 ans avec la chimiothérapie conventionnelle et 5 ans avec le traitement intensif comportant une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques (ASCT). Le terme de guérison ne peut être avancé qu’avec prudence et seulement chez de rares patients allogreffés, au prix d’une toxicité élevée. En effet, si les ASCT représentent le progrès thérapeutique majeur des années 1990, elles ne permettent des survies très prolongées que chez des patients n’ayant pas de facteur pronostique défavorable. Dans ce contexte l’arrivée de la thalidomide, du bortezomib (Velcade ®), puis de l’analogue de la thalidomide, Revlimid ® (Tenalidomide, anciennement CC-5013/IMID3), ont successivement révolutionné la compréhension et l’approche thérapeutique dans le MM. Le congrès 2005 de la Société Américaine d’Hématologie (ASH) a été largement dominé par les communications sur ces trois molécules. Le MM, de par sa physiopathologie complexe impliquant le micro-environnement, est un bon candidat aux traitements innovants, notamment par les inhibiteurs du protéasome. Le bortezomib a reçu l’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) dès la première rechute dans le MM, en 2005 après l’arrêt prématuré de l’essai APEX (Assessment of Proteasome inhibition for Extending remissions) en relation avec la supériorité du bras bortezomib [1]. Les essais actuels tentent à présent de préciser la place de cette molécule dans les schémas de traitements intensifs en première ligne. Enfin, la meilleure connaissance des mécanismes de résistance au bortezomib est à l’origine de nombreux essais de phase 1/2 tentant de définir les meilleures combinaisons afin de dépasser ces phénomènes.