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Hématologie

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Mécanismes de l‘ostéolyse du myélome mutiple : nouvelles perspectives thérapeutiques Volume 9, numéro 3, Mai 2003

Auteur
Inserm U463, Institut de biologie, 9, quai Moncousu, 44093 Nantes cedex 01, France.

Le myélome multiple (MM) est une néoplasie plasmocytaire qui se développe dans la moelle osseuse et conduit à la destruction du tissu osseux. La plupart des patients atteints de MM présentent des lésions ostéolytiques qui surviennent précocement. Ces lésions sont dues au découplage pathologique des processus de remodelage osseux associant une augmentation de la résorption osseuse, résultant d‘une ostéoclastogenèse accrue, à une diminution de la formation osseuse. La découverte récente de l‘ostéoprotégérine (OPG) et de son ligand (RANKL) a prodigieusement amélioré notre compréhension de la biologie osseuse. Ces deux molécules antagonistes régulent la génération des cellules ostéoclastiques et le ratio OPG\RANKL joue un rôle prépondérant dans le maintien de l‘homéostasie osseuse. Cette revue résume les travaux récents réalisés dans le MM impliquant le système OPG\RANKL et montre que la tumeur myélomateuse induit dans l‘environnement ostéomédullaire un déséquilibre du ratio OPG\RANKL au profit du facteur ostéoclastogénique RANKL. En effet, les cellules myélomateuses induisent l‘expression de RANKL et inhibent la sécrétion d‘OPG. Les mécanismes biologiques ne sont pas totalement définis mais diverses pistes sont ouvertes. Les chimiokines MIP‐1α et β participent également à l‘ostéolyse du MM par des mécanismes dépendants ou non de RANKL. L‘ensemble de ces travaux permet d‘envisager une nouvelle approche thérapeutique de l‘ostéolyse du MM : l‘utilisation d‘inhibiteurs de RANKL qui ont montré sur des modèles murins d‘ostéolyse une efficacité remarquable pour prévenir l‘apparition de lésions ostéolytiques, et l‘utilisation d‘inhibiteurs des chimiokines MIP‐1.