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Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement

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Le syndrome de dysrégulation dopaminergique dans la maladie de Parkinson et le syndrome des jambes sans repos Volume 9, numéro 2, Mai 2011

Auteurs
Service de neurologie, Unité des troubles du sommeil, Hôpital Gui-de-Chauliac, Montpellier, Inserm U888, Montpellier

La prévalence élevée de troubles du comportement dans la maladie de Parkinson, à l’origine décrite comme essentiellement motrice, fait qu’elle est aujourd’hui considérée comme une maladie neuropsychiatrique. Ces dernières années, une attention particulière a été développée sur les modifications du comportement secondaires à l’introduction d’agents dopaminergiques destinés à soulager le patient de ses troubles moteurs. Il s’agit de troubles répétitifs et impulsifs regroupés sous le terme de « syndrome de dysrégulation dopaminergique ». Ces troubles comprennent : le jeu pathologique, l’hypersexualité, les achats compulsifs, les troubles alimentaires compulsifs, les comportements répétitifs non-orientés vers un but ( punding) ainsi que l’usage compulsif des médicaments dopaminergiques. Parmi les facteurs de risque associés à ces anomalies comportementales figurent : la présence d’un traitement par agoniste dopaminergique, un âge précoce de début de maladie, la présence d’une symptomatologie dépressive ainsi que des antécédents personnels ou familiaux d’addiction à l’alcool. Très récemment, de tels troubles du comportement ont été décrits dans le syndrome des jambes sans repos, une affection sensori-motrice fréquente pour laquelle un traitement par agoniste dopaminergique est également utilisé, bien qu’avec des doses faibles. Compte tenu des conséquences désastreuses, à la fois familiales et socio-économiques, de tels troubles du comportement, le dépistage de ceux-ci constitue un véritable enjeu clinique, tout comme la prise en charge des patients et de leurs proches.