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Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement

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Effets neuroprotecteurs du lithium : quelles implications chez l’humain atteint de troubles neurodégénératifs ? Volume 16, numéro 1, Mars 2018

Illustrations


  • Figure 1
Auteurs
1 Service de psychiatrie, Hôpital Bicêtre, HUPS, Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Le Kremlin-Bicêtre, France
2 Inserm UMRS 1178, CESP, Team “Depression and antidepressants”, Le Kremlin-Bicêtre, France
3 Dispositif Territorial Paris-Sud, DTRF, Paris-Sud, France
* Tirés à part

Le lithium est utilisé en première intention dans le trouble bipolaire. Les effets neuroprotecteurs du lithium dans cette indication tendent à être bien connus. Cet article est une revue systématique de la littérature rassemblant les études cliniques qui ont cherché à évaluer l’efficacité du lithium dans les maladies neurodégénératives. Le lithium a montré un effet neuroprotecteur probable dans les études réalisées en population psychiatrique, avec une moindre prévalence de maladie d’Alzheimer chez les patients exposés. Chez les patients présentant des troubles cognitifs légers, le lithium serait associé à une amélioration clinique et à une décroissance des taux de protéine tau phosphorylée dans le liquide cérébrospinal. Le lithium permettrait une amélioration au moins partielle des symptômes, dont les idées suicidaires dans la maladie de Huntington. Les études n’ont finalement pas retrouvé d’effets positifs du lithium dans la sclérose latérale amyotrophique malgré des études princeps encourageantes. Enfin, il pourrait y avoir des bénéfices en termes d’amélioration des symptômes cérébelleux à l’introduction d’un traitement par lithium dans l’ataxie spino-cérébelleuse. Les efforts dans la recherche de biomarqueurs de risque fiables dans les maladies neurodégénératives sont nécessaires pour permettre une exposition plus précoce et conclure sur l’effet du lithium dans ces maladies.