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Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement

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Audit pharmacoclinique sur l’usage des digitaliques chez les sujets âgés de plus de 75 ans hospitalisés en unité gériatrique aiguë Volume 16, numéro 2, Juin 2018

Auteurs
1 Département de médecine interne-gériatrie-thérapeutique, CHU Rouen Saint-Julien, Le Petit Quevilly, France
2 Département de long séjour gériatrique et médecine physique et réadaptation, Hôpital de Châlons-en-Champagne, France
* Tirés à part

Les digitaliques restent un traitement difficilement maniable, notamment chez le sujet âgé. Méthodes : Étude rétrospective, unicentrique, menée au sein de l’unité de médecine interne et gériatrie, du Centre hospitalier universitaire de Reims, entre janvier et juin 2014. Recueil de l’ensemble des patients hospitalisés, au-delà de 75 ans, ayant reçu un traitement à base de digitaliques, soit dès leur entrée (présente sur l’ordonnance habituelle du patient), soit pendant leur hospitalisation et à leur sortie. Résultats : 20 patients ont été inclus. L’âge médian était de 89 ans (extrêmes : 78-94). Les digitaliques étaient uniquement utilisés dans le ralentissement de la cadence ventriculaire au cours d’une fibrillation auriculaire ; 7 patients (35 %) présentaient une concentration sérique de digoxine élevée, parmi lesquels 4 avaient une insuffisance rénale ; 3 patients ont présenté une cupule digitalique sur l’électrocardiogramme. Dans notre série, 3 patients présentant les signes électriques de surdosage en digoxine, avaient une association « digoxine-bêta-bloquant ». Nous sommes dans la limite de la significativité pour la liaison entre digoxinémie et apparition de signes électriques de surdosage en digitaliques (p = 0,06). Conclusion : La digoxine reste donc un médicament difficilement maniable, essentiellement chez les personnes âgées, tant les contraintes cliniques, biologiques et thérapeutiques restent nombreuses. Le non-respect des règles d’utilisation et de surveillance de la digoxine peut s’avérer fatal chez les personnes âgées.