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Environnement, Risques & Santé

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Enquêtes alimentaires pour l’évaluation des impacts chimiques et dosimétriques à proximité de sites nucléaires Volume 10, numéro 2, Mars-Avril 2011

Auteurs
IRSN Laboratoire d’études radioécologiques continentales et marines DEI/SESURE/LERCM Bâtiment 153 BP3 13115 Saint-Paul-lès-Durance cedex France, EDF R&D Laboratoire national d’hydraulique et environnement Groupe « Évaluation des risques environnementaux et sanitaires » 6, quai Watier 78401 Chatou cedex France, AREVA Direction SÛreté environnement du site du Tricastin BP 16 26701 Pierrelatte cedex France

Évaluer l’ingestion de denrées potentiellement contaminées autour d’une installation industrielle, conventionnelle ou nucléaire, nécessite de disposer de données sur les pratiques alimentaires des riverains et notamment sur les consommations d’aliments produits localement, ce qui a conduit l’Institut de radioprotection et de sÛreté nucléaire (IRSN) à engager des enquêtes alimentaires à proximité de sites nucléaires. La méthodologie décrite dans cet article repose sur l’expérience acquise au cours de plusieurs enquêtes alimentaires réalisées autour de sites nucléaires français. En 2004, l’IRSN, en partenariat avec Areva et le Bureau d’études de gestion et d’aménagement du territoire (Begeat), a notamment étudié les pratiques alimentaires des populations de Bollène vivant à proximité des installations du site nucléaire du Tricastin (vallée du Rhône) afin de mieux quantifier l’impact potentiel du fonctionnement de ces installations nucléaires sur les populations riveraines. À partir de ces travaux, dans le cadre du projet SENSIB de caractérisation de la vulnérabilité au risque nucléaire, un protocole d’enquête a été élaboré et testé au cours de l’été 2008 autour du site nucléaire de Chinon en collaboration avec EDF, et est en cours de réalisation autour du site de Marcoule en collaboration avec le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Ces différents tests visent à optimiser la faisabilité et la reproductibilité de la démarche, sans sacrifier la robustesse des résultats. Les données obtenues ont permis d’estimer les rations alimentaires quotidiennes moyennes et d’évaluer les taux d’autoconsommation associés aux différentes catégories d’aliments. Le traitement des données a révélé l’existence de groupes locaux de populations ayant des taux d’autoconsommation très élevés : plus de 90 % pour quelques produits alimentaires. Cette étude comparative met donc en évidence la variabilité importante des comportements alimentaires de la population française et propose une démarche reproductible pour l’évaluation d’indicateurs réalistes permettant de caractériser la vulnérabilité des groupes de populations concernés.