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Environnement, Risques & Santé

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Effets des normes EURO IV et V sur la réduction des impacts sanitaires du trafic routier urbain en France Volume 9, numéro 6, Novembre-Décembre 2010

Auteurs
VNC BP 21  78670 Villennes Sur Seine France, Ademe-SRTA 20, rue Louis Vicat 75015 Paris France, Geovariances 49 bis av. F. Roosevelt BP 91  77212 AVON France

Objectif : évaluer les impacts sanitaires (EIS) liés au trafic routier urbain en France en 2000 et 2010 et estimer les bénéfices attribuables aux normes EURO IV et V. Matériel et méthode : les indicateurs de pollution atmosphérique retenus sont le NO 2 et les PM 10. Les risques relatifs (RR) proviennent d'études épidémiologiques françaises et européennes. Des RR spécifiques aux effets chez l'enfant ont été développés pour l'étude. Les expositions ont été évaluées (maillage de 4×4 km) à partir des données du réseau Atmo et de modélisations visant à spatialiser les données ponctuelles, estimer la part du trafic, et prévoir les expositions en 2010. L'horizon 2010 tient compte de l'arrivée des véhicules EURO IV et V dans le parc roulant, de l'augmentation du trafic et des limites d'émissions s'appliquant aux autres sources (industrie, tertiaire, résidentiel). Les autres variables restent constantes sur la période 2000-2010 : population exposée, structure par âge, incidence de mortalité et de morbidité et risque relatif (RR). Résultats : En 2000, l'exposition urbaine aux PM 10 induit 19 500 décès à long terme, toutes causes confondues, chez les plus de 30 ans. Les autres impacts sont, par ordre décroissant : morbidité cardiovasculaire > mortalité court terme toutes causes > mortalité cardiaque > morbidité respiratoire > mortalité respiratoire. Chez l'enfant, ils sont dominés par les bronchites aiguës et les crises d'asthme. La part attribuable au trafic routier est de 40 % en 2000 contre 31 % en 2010. Les normes EURO IV et V contribuent plus fortement à la diminution des impacts que les limites d'émission concernant les autres sources. Conclusion : L'évaluation des bénéfices sanitaires procurés par les normes EURO IV et V a été rendue possible par la méthode EIS, les connaissances épidémiologiques et les données de surveillance de la qualité de l'air. En dépit d'une franche réduction des impacts, ceux-ci restent significatifs. D'autres politiques publiques seraient nécessaires pour compléter les bénéfices attribués aux normes EURO IV et V.