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Dépistage du saturnisme infantile en France entre 1995 et 2002 Volume 6, numéro 6, Novembre-Décembre 2007

Auteurs
Institut de veille sanitaire (InVS), 12, rue du Val d’Osne, 94415 Saint-Maurice cedex, France, Centre antipoison et de toxicovigilance de Paris, Hôpital Fernand Widal, 200, rue du Faubourg Saint Denis, 75475 Paris cedex 10, Centre antipoison et de toxicovigilance de Lyon, Bâtiment A, 4 e étage, 162, avenue Lacassagne, 69424 Lyon cedex 03, Centre antipoison et de toxicovigilance de Lille, CHRU, 5, avenue Oscar Lambert, 59037 Lille cedex, Centre antipoison et de toxicovigilance d’Angers, CHRU, 4, rue Larrey, 49033 Angers cedex 01, Centre antipoison et de toxicovigilance de Bordeaux, Hôpital Pellegrin Tripode, Place Amélie Raba-Léon, 33076 Bordeaux cedex

Introduction : chez le jeune enfant, l’intoxication chronique par le plomb peut être responsable d’une anémie et d’une déficience persistante des fonctions cognitives. La source d’intoxication est généralement la peinture à la céruse des logements anciens et dégradés. L’objectif principal de cette étude était de recenser le nombre d’enfants dépistés ainsi que le nombre de nouveaux cas de saturnisme infantile en France et de décrire leur distribution temporelle et spatiale. Il s’agissait en outre d’étudier les facteurs associés à une valeur élevée de la plombémie. Méthodes : la population d’étude était constituée de l’ensemble des enfants âgés de moins de 18 ans, vivant en France et dont la plombémie a été mesurée au moins une fois entre 1995 et 2002. La source de données était le Système national de surveillance du saturnisme infantile (SNSSI), dispositif d’enregistrement des plombémies et des caractéristiques sociodémographiques et médicales des enfants. Résultats : au total, 36 151 enfants (35/100 000 enfants par an) ont eu une première mesure de leur plombémie entre 1995 et 2002. La plupart d’entre eux (95 %) avaient moins de 7 ans. Parmi les enfants testés, 5 974 nouveaux cas de saturnisme ont été diagnostiqués, ce qui correspond à un taux d’incidence moyen annuel de 5,9/100 000 personnes-années. La majorité (87 %) résidait en Ile-de-France, Rhône-Alpes ou Nord-Pas-de-Calais et 66 % des nouveaux cas vivaient à Paris ou dans sa banlieue. Le pourcentage d’enfants ayant une plombémie supérieure au seuil de 100 μg/L est passé de 24,5 % en 1995 à 8,5 % en 2002. Les deux tiers des enfants dépistés (64 %) vivaient dans des logements anciens et dégradés et, parmi eux, 1 sur 6 était atteint de saturnisme. Conclusions : l’incidence du saturnisme infantile diminue régulièrement depuis 1995. Néanmoins, l’activité de dépistage du saturnisme infantile reste très hétérogène. Même si les facteurs de risque du saturnisme ne sont pas également répartis sur tout le territoire (habitat ancien dégradé et sites industriels, notamment), de nombreux enfants exposés au plomb n’ont pas eu de mesure de leur plombémie et tous les cas d’intoxication n’ont pas été identifiés.