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Epilepsies

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Profil professionnel des épileptiques à partir de 55 cas colligés en 2005 à Abidjan, Côte d’Ivoire Volume 19, numéro 1, Janvier, Février, Mars 2007

Auteurs
Service de médecine du travail et Pathologie professionnelle, CHU de Yopougon, 21 BP 632 Abidjan 21, Service de neurologie médicale, CHU de Yopougon, 21BP 632 Abidjan 21

But et type d’étude. Dans le but d’établir la répartition des travailleurs épileptiques par secteurs d’activités et par profession, une étude prospective et descriptive a été conduite dans des hôpitaux et les services médicaux d’entreprise des secteurs privé et public. Matériel et méthode. L’étude s’est déroulée en 2 phases. La première étape consistait à administrer aux travailleurs épileptiques connus et à ceux nouvellement diagnostiqués inclus dans l’étude, un questionnaire direct. La deuxième visait l’exploitation des dossiers médicaux des travailleurs épileptiques sélectionnés. Résultats. La population d’étude de 55 personnes était constituée de 65 % d’hommes et de 35 % de femmes. L’âge moyen était de 36,14 ± 9,19 ans. La classe d’âge des 35-45 ans représentait 47,4 % des travailleurs enquêtés ; 74,58 % de la population d’étude présentait des crises de type généralisé tonico-clonique. Les artisans représentaient 34,60 % des travailleurs épileptiques, 40 % avaient atteint le niveau d’études secondaires. Le commerce et les services représentaient 83,60 % des activités exercées. Le secteur privé formel employait 41,80 % des travailleurs épileptiques. Discussion. Le faible pourcentage de travailleurs épileptiques avec un certain niveau d’instruction peut être lié au retrait prématuré des épileptiques du système scolaire. Ce retrait est dû aux préjugés qui entourent la maladie. La présence des travailleurs épileptiques dans tous les secteurs d’activités démontre que cette pathologie n’est pas un handicap insurmontable et ne devrait pas constituer un critère systématique d’inaptitude. En raison des difficultés d’insertion professionnelle, les travailleurs épileptiques se retrouvent dans le secteur artisanal, du commerce et des services qui présentent moins de contraintes. Conclusion. L’épilepsie n’est pas une contre-indication absolue à l’activité professionnelle. Toutefois, le poids des préjugés limite encore les possibilités de choix d’une profession ou d’une carrière.