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Journal de Pharmacie Clinique

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Présentation générale des deux principales méthodes de dialyse Volume 30, numéro 4, Décembre 2011

Auteurs
Service de néphrologie, Hôpital René Dubos, Pontoise, Service de néphrologie, CHU Pitié Salpêtrière, Paris

En dehors de la greffe, les deux méthodes de substitution de la fonction rénale au stade d’insuffisance terminale sont l’hémodialyse et la dialyse péritonéale. Ces deux méthodes comprennent plusieurs techniques : l’hémofiltration et l’hémodiafiltration rattachées à l’hémodialyse et la dialyse péritonéale automatisée avec ses multiples variantes rattachées à la dialyse péritonéale. Le but est le même pour ces deux grandes lignes de traitement ; il s’agit de soustraire du plasma du patient un maximum des toxines dites urémiques qui ont tendance à s’accumuler avec la progression de l’insuffisance rénale. La prise en charge de l’insuffisance rénale terminale, la transplantation rénale comprise, est un problème de santé publique qui touche plus de 1 000 personnes par million d’habitants avec un coÛt total pour la société qui dépasse les quatre milliards d’euros par an. Les modalités de dialyse varient par souci d’efficacité d’épuration, de confort du patient ou d’efficacité d’épuration pour telle ou telle famille de toxines urémiques. Le principe physico-chimique de base reste le même pour les deux méthodes : il s’agit de créer un contact entre deux milieux aqueux, le sang du patient d’une part et un liquide de constitution pharmacologique contrôlée dit le dialysat d’autre part, à travers une membrane sélective et semi-perméable. Ce contact favorise un transfert des molécules dans les deux sens afin de rétablir l’équilibre du milieu interne. La membrane est naturelle (le péritoine) dans le cas de la dialyse péritonéale et elle est synthétique dans le cas de l’hémodialyse. Globalement, les deux grandes lignes d’épurations extrarénales ont une efficacité comparable en terme de morbi-mortalité des patients. La dialyse péritonéale reste néanmoins une méthode qui dépend de la viabilité du péritoine en tant que membrane d’échange qui a tendance à se détériorer, ce qui limite sa durée de vie. Les deux méthodes, avec la transplantation rénale, sont plus complémentaires qu’exclusives d’autant plus que la durée de survie des patients ainsi que l’âge de mise en dialyse ne cessent d’augmenter avec le vieillissement général de la population. Autrement dit on envisage de plus en plus une prise en charge sur plusieurs années voire sur plusieurs décennies où se succéderaient les trois méthodes de remplacement de la fonction rénale.