JLE

Bulletin du Cancer

MENU

Traitement néoadjuvant du cancer du sein : place des nouvelles drogues Volume 91, numéro 2, Février 2004

Auteurs
Centre des maladies du sein, Hôpital Saint-Louis, 1 avenue Claude-Vellefaux, Paris 75010

Le traitement néoadjuvant a d’abord été utilisé dans les cancers du sein non opérables. Ses indications sont actuellement plus larges et comprennent des cancers du sein opérables d’emblée mais non accessibles à un traitement conservateur. Plusieurs essais randomisés ont comparé la stratégie néoadjuvante à la stratégie chirurgicale suivie de chimiothérapie adjuvante. Aucun de ces essais avec anthracyclines seules n’a montré de bénéfice en termes de survie sans progression et de survie globale. Le taux de conservation mammaire est augmenté de façon modeste. Cependant, dans une étude, les femmes plus jeunes (< 50 ans) semble exposées à un risque accru de rechutes locales quand une chirurgie conservatrice est pratiquée après chimiothérapie alors qu’une mammectomie initiale était prévue. L’introduction des taxanes dans les protocoles de chimiothérapie néoadjuvante conduit à une meilleure réponse clinique et à une augmentation des réponses complètes histologiques quand le docétaxel est utilisé. Dans une seule étude, un bénéfice en termes de survie est rapporté mais il s’agit d’une petite étude et les résultats actualisés de l’étude NSABP B27 sont nécessaires pour confirmer cet impact sur le devenir des cancers du sein. L’association du trastuzumab aux taxanes est en cours d’évaluation et a déjà montré des taux de réponses histologiques très intéressants. Enfin, la chimiothérapie néoadjuvante a l’avantage de permettre l’étude des facteurs biologiques pronostiques et prédictifs de le réponse à la chimiothérapie. Cette revue fait le point sur les études randomisées évaluant l’impact de la chimiothérapie néoadjuvante et la place des nouvelles molécules dans cette indication.