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Bulletin du Cancer

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Traitement du cancer de la prostate métastatique chez le sujet âgé Volume 94, supplément 4, supplément FMC n°7, juillet 2007

Auteurs
Service d’oncologie médicale, Centre hospitalier Lyon-Sud, Faculté de Médecine Lyon-Sud, Université Lyon 1, Service de médecine gériatrique, Centre hospitalier Lyon-Sud, Faculté de Médecine Lyon-Sud, Université Lyon 1, EA3738 pharmacologie des tumeurs, Faculté de Médecine Lyon-Sud, Université Lyon 1

Le cancer de la prostate est une pathologie dont l’incidence et la mortalité augmentent avec l’âge. Cette situation épidémiologique et l’histoire naturelle de la maladie, qui s’étendent sur 10 à 15 ans, expliquent la proportion majoritaire des patients âgés (plus de 70 ans) à très âgés (plus de 80 ans), au stade métastatique. Ce constat s’accompagne, lorsqu’une évaluation oncogériatrique est faite, de la mise en évidence de fréquents facteurs de comorbidité et de dépendance, justifiant souvent une approche mixte oncologique et gériatrique. La lourdeur des comorbidités ne justifie pas un sous-traitement systématique, car un patient de plus de 70 ans atteint d’un cancer de la prostate sur deux mourra de sa pathologie néoplasique, avec une symptomatologie douloureuse de premier plan. Comme chez le sujet plus jeune, une phase d’hormonosensibilité de 18 à 24 mois précède l’échappement hormonal. Le traitement par castration simple, blocage hormonal complet ou anti-androgènes seuls, n’a pas été évalué spécifiquement chez le sujet âgé. Les manipulations hormonales, souvent d’efficacité courte, ne doivent pas retarder la décision d’instauration, lorsque l’état du patient le permet, d’une chimiothérapie, dont le but principal est la diminution des symptômes. Le docétaxel a montré, par l’étude TAX427, son intérêt en termes de contrôle des symptômes mais aussi d’augmentation de la survie. Au sein du sous-groupe des patients de plus de 70 ans, les toxicités hématologiques sont plus fréquentes et justifient selon les recommandations actuelles une prophylaxie par G-CSF ; par contre, les taux de toxicités non hématologiques sont similaires à ceux des patients plus jeunes. Parallèlement ou successivement à une chimiothérapie doivent être évoqués les traitements symptomatiques, en particulier des métastases osseuses, bisphosphonates, radiothérapie, radiothérapie métabolique, dont les toxicités spécifiques doivent être spécifiquement surveillées chez les sujets âgés (insuffisance rénale et hématotoxicité respectivement). Enfin, de nouvelles molécules sont en cours d’évaluation et les essais en cours ou à venir devront, selon les recommandations actuelles, inclure les patients âgés et éviter les critères d’exclusion trop restrictifs.