JLE

Bulletin du Cancer

MENU

Refuser le traitement : responsabilité et autonomie du patient Volume 93, numéro 1, Janvier 2006

Auteurs
Département de pédiatrie et Unité de psycho-oncologie, Unité de psycho-oncologie, Département de pédiatrie, Institut Gustave Roussy, 39, rue Camille-Desmoulin, 94805 Villejuif

Un avis récent du Comité consultatif national d’éthique confirme l’obligation légale de respecter le refus de soins d’un patient, même quand la conséquence en est la perte des chances de guérison. Ce refus pose de difficiles problèmes cliniques et éthiques. Le respect de la décision du patient n’a de valeur que si celui-ci en est pleinement responsable, capable de comprendre les propositions thérapeutiques et les conséquences de son refus, non influencé par son désarroi psychique, son entourage, ses méconnaissances, son appréciation excessivement négative de sa situation, un conflit avec les médecins ou la médecine. Le médecin doit éviter autant l’acceptation passive et rapide du refus que le paternalisme ou les pressions. La connaissance suffisante des façons de penser, des valeurs et des objectifs de chacun contribue à préserver le respect et la confiance réciproque dans la relation patient-médecin : le médecin n’est pas un super-technicien ni le patient un consommateur de soins. L’information, la connaissance des motivations complexes, conscientes et inconscientes des patients (d’où le rôle des psycho-oncologues), des possibilités et des limites de la médecine actuelle, les recommandations des sociétés savantes, l’expérience des difficultés éthiques contribuent à éviter les refus non authentiques, les conflits ou l’usure des équipes.