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Bulletin du Cancer

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Radiochimiothérapie concomitante en split-course plus chirurgie contre chirurgie seule pour les carcinomes épidermoïdes de l’œsophage. Etude rétrospective non randomisée de 184 patients Volume 84, numéro 4, Avril 1997

Auteurs
Service de radiothérapie et d’oncologie médicale, Centre hospitalier et universitaire de Brest, Hôpital Morvan, avenue Foch, 29609 Brest Cedex, France.

D’avril 1989 à octobre 1995, 184 patients qui avaient un carcinome épidermoïde de l’œsophage ont été soit traités par chirurgie seule (112 patients), soit par radiochimiothérapie concomitante préopératoire (72 patients) (2 cycles de 18,5 Gy en 5 fractions de J1 à J5 avec du 5 fluoro-uracile (5-FU) en perfusion continue de J1 à J5 et du cisplatine à J2, séparés par 2 semaines de repos), suivie de l’intervention chirurgicale, puis, en cas de bonne réponse, par 4 cycles supplémentaires de chimiothérapie seule. Vingt-sept de ces 72 derniers patients ne présentaient plus de cellules tumorales actives sur la pièce opératoire (37,5 %). Il n’y a pas de différence statistiquement significative dans la survie globale entre les 2 groupes de patients bien que le groupe traité par chirurgie seule ait comporté nettement plus de patients porteurs de tumeurs classées T1 selon l’ancienne classification de l’UICC ( 5 cm) et moins de patients porteurs de tumeurs classées T3 également selon l’ancienne classification de l’UICC (signes d’atteinte des organes voisins), et que la médiane de survie soit plus longue dans le groupe traité par l’association thérapeutique (33,6 mois contre 21,8 mois). Cependant, si l’on considère la taille tumorale, la médiane de survie est significativement meilleure dans le groupe ayant reçu la radiochimiothérapie préopératoire pour tous les patients porteurs de tumeurs classées T2 dans l’ancienne classification TNM (> 5 cm sans signes d’atteinte des organes voisins) (48,6 mois contre 13,8 mois), à la fois pour les patients porteurs de tumeurs classées T2N0 et pour ceux porteurs de tumeurs classées T2N1, mais aussi pour les patients porteurs de tumeurs classées T1N1 ( 5 cm avec ganglions envahis). Pour les quelques patients porteurs de tumeurs classées T3 dans l’ancienne classification TNM (signes d’atteinte des organes voisins), la différence n’est pas significative, mais les courbes de survie semblent montrer un avantage en faveur du traitement combiné pour les patients porteurs de tumeurs classées T3N1. Il n’a pas été retrouvé de différence significative de survie en fonction du tiers de l’œsophage intéressé par la tumeur ou du sexe des patients ; en revanche, les patients d’âge Ž 70 ans ont une survie significativement moins bonne que les autres patients. Enfin, les décès avec récidive locorégionale sont significativement moins fréquents (32 % contre 48 %) dans le groupe des patients ayant reçu la radiochimiothérapie suivie de chirurgie que dans celui traité par chirurgie seule.