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Bulletin du Cancer

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Prévalence du cancer, recours aux soins et aide dans la vie quotidienne chez les personnes âgées de 75 ans et plus dans le Tarn (France) Volume 84, numéro 2, Février 1997

Auteurs
Registre des cancers du Tarn, Chemin des 3-Tarn, 81000 Albi, France.

Une enquête transversale faite auprès de personnes de 75 ans et plus dans le département du Tarn, où il existe un registre des cancers reconnu de qualité par le Comité national des registres, a permis d’étudier l’association entre cancer et perte d’autonomie. Un échantillon stratifié sur le sexe, l’âge et la taille du canton de résidence a été tiré au sort sur les listes électorales. Chaque personne répondait aux questions d’un enquêteur se rapportant à ses antécédents, à l’aide dans les actes de la vie quotidienne et à la consommation de soins. Sur 5 161 personnes, 3 368 ont répondu (participation : 65,3 %). Seules 2,3 % déclaraient avoir eu un cancer (cancers antérieurs à 1982 et cancers de la peau exclus). Après vérification dans la base de données du registre, on retrouvait en fait 12,6 % de cancer chez les hommes et 5,2 % chez les femmes. Il existe donc une très nette sous-déclaration du cancer par les sujets eux-mêmes. De plus, à partir de 75 ans, 1 homme sur 8 et 1 femme sur 20 présentent, ou ont présenté, un cancer au cours des 12 dernières années. On retrouve une assez faible association entre prévalence du cancer et aide dans la vie quotidienne, sans doute expliquée par l’importante polymorbidité à cet âge. Les sujets ayant eu un cancer ne sont pas plus confinés au lit, ni plus fréquemment placés en institution. Au niveau de la consommation de soins, ils ont plus souvent recours à une infirmière et au médecin généraliste que les autres, ont plus souvent été opérés et hospitalisés. Les personnes ayant eu un cancer ORL se différencient par le fait qu’elles sont plus aidées pour sortir du domicile et voient nettement plus souvent leur médecin que les autres cancéreux. A cette exception près, il semble donc que la maladie cancéreuse, en dehors de la phase aiguë, ne soit pas génératrice de plus de dépendance ou d’une survie de moins bonne qualité que celles de la moyenne de la population âgée.