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Bulletin du Cancer

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Participation des patients à la décision en cancérologie Volume 89, numéro 10, Octobre 2002

Auteur
Institut Bergonié, 229, cours de l'Argonne, 33076 Bordeaux Cedex.
  • Page(s) : 904-7
  • Année de parution : 2002

La loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé a introduit l'article L.IIII-4 au tout début du Code de la santé publique. Il dit en son premier alinéa : « Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé. » Cette législation forte marque une évolution profonde au cours des vingt dernières années, amorcée par la loi Huriet de 1988 sur la recherche biomédicale, par la loi de 1994 relative au respect du corps humain qui a introduit l'article 16-3 dans le Code civil et par le Code de déontologie médicale de 1995. En 1980, le colloque international organisé à Bordeaux par l'Association française pour l'étude du cancer et la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer ne comportait aucune communication sur ce thème [1]. La même année, il est vrai, était publié sur cette question un article dans les Annals of Internal Medicine qui posait remarquablement les bases de ce que l'on a vu se développer depuis [2, 3]. Ces dernières années, les publications se sont multipliées, y compris dans ce Bulletin [4-7]. Leur nombre élevé et leur hétérogénéité dissuadent d'en faire une revue d'ensemble pour proposer plutôt un point de vue à visée pratique. L'évolution observée tient principalement à l'accession, au premier rang des principes éthiques de la médecine, de l'autonomie, différant sensiblement du traditionnel paternalisme médical [8-10]. En 1980, Brody [2] estimait qu'en Amérique du Nord le principal obstacle tenait à la réticence du corps médical pour impliquer les malades dans la décision. Aujourd'hui, les médecins ont évolué, ils gardent quelques réticences principalement pour la recherche [5], mais souffrent surtout d'un défaut de formation et donc d'aptitudes. Il est pourtant devenu nécessaire d'incorporer les préférences des patients aux décisions médicales [11].