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Bulletin du Cancer

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Limites de la chimiothérapie palliative, application aux cancers bronchiques : point de vue de pharmaciens hospitaliers Volume 90, numéro 3, Mars 2003

Auteurs
Service pharmacie, CH de Saint-Dié,  BP 246, 88187 Saint-Dié Cedex

Au centre hospitalier de Saint-Dié, la plupart des patients soignés pour une pathologie cancéreuse bénéficient de chimiothérapies palliatives. Aussi, nous nous sommes intéressés aux conditions dans lesquelles celles-ci étaient réalisées, et plus particulièrement chez les patients atteints d’un cancer bronchique. Nous avons relevé le stade de la maladie lors de la prise en charge ainsi que les délais respectifs entre le diagnostic et le décès, et entre la dernière cure et le décès. Nous avons également noté les incidents liés aux chimiothérapies : réduction de posologie, report ou annulation de cure, changement de protocole. Sur les 84 patients ayant bénéficié d’une chimiothérapie sur notre hôpital pendant l’année 2000, 30 sont décédés dont 17 atteints d’un cancer bronchique. Chez ces derniers, le diagnostic est intervenu à un stade métastatique (stade IV) dans 70,6 % des cas. Le délai médian entre le diagnostic et le décès était de 4 mois, celui entre la dernière cure et le décès de 13 jours. Les sels de platine étaient majoritairement employés, associés à la vinorelbine : 64,7 % des patients atteints d’un cancer bronchique ont présenté soit une toxicité, soit un échappement ; 70,6 % de ces patients ont reçu une chimiothérapie pendant le dernier mois de leur existence. Dans notre hôpital, le diagnostic des cancers, et notamment des cancers bronchiques, est tardif. Leur prise en charge n’est alors que palliative, n’apportant qu’une amélioration modeste, accompagnée d’une toxicité non négligeable. Néanmoins, celle-ci est poursuivie malgré le peu d’espoir.