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Bulletin du Cancer

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Les lymphocytes T‐CD8 : rôle dans l‘immunosurveillance et l‘immunothérapie antitumorale Volume 90, numéro 8, Août 2003

Auteurs
Unité d‘immunologie cellulaire et clinique, Inserm U 255, Université Pierre et Marie Curie, Centre de recherches biomédicales des Cordeliers, 15, rue de l‘Ecole de Médecine, 75270 Paris Cedex 06. Unité d‘immunologie biologique, Hôpital européen Georges Pompidou, 20, rue Leblanc, 75908 Paris cedex 15

De nombreux modèles expérimentaux murins et des résultats cliniques chez l‘homme ont aujourd‘hui clairement démontré le rôle majeur des lymphocytes T‐CD8 dans le contrôle de la prolifération des tumeurs. L‘efficacité de différentes approches de vaccinations antitumorales chez la souris a été directement reliée au rôle des lymphocytes T‐CD8 antitumoraux. Une corrélation a été retrouvée entre une réponse clinique chez des patients cancéreux traités par immunothérapie et la présence de lymphocytes T‐CD8 dirigés contre des peptides tumoraux. Dans certaines situations cliniques privilégiées de tumeurs spontanément régressives, des lymphocytes T‐CD8 cytotoxiques intratumoraux ont été mis en évidence suggérant fortement leur implication dans la régression spontanée de ces tumeurs. Un rôle plus direct des lymphocytes T‐CD8 dans l‘élimination des tumeurs a été également démontré par l‘efficacité thérapeutique de clones T‐CD8 cytotoxiques dirigés contre différents peptides tumoraux. Cependant, dans la majorité des situations, la présence de lymphocytes T‐CD8 antitumoraux est insuffisante pour induire une réponse clinique antitumorale. Certaines anomalies fonctionnelles ou un défaut de migration de ces cellules dans les tumeurs pourraient expliquer ces échecs thérapeutiques. Les tumeurs sont également capables de développer différents mécanismes d‘échappement à l‘action des lymphocytes T‐CD8 (modulation de l‘expression d‘antigènes tumoraux, sécrétion de molécules immunosuppressives, expression de molécules anti‐apoptotiques ou favorisant l‘apoptose des lymphocytes T‐CD8) qu‘il convient d‘identifier. Ces données suggèrent que des approches d‘immunothérapie capables d‘induire des lymphocytes T‐CD8 antitumoraux associés à d‘autres effecteurs (lymphocytes T‐CD4, cellules natural killer, anticorps) et agissant en synergie permettraient à l‘hôte de mieux confondre les mécanismes de résistance développés par les tumeurs.