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Bulletin du Cancer

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La chimiothérapie de première ligne du cancer évolué de l’ovaire en 2000 : principes et questions Volume 87, numéro 2, Février 2000

Auteurs
Centre Jean-Perrin, 58, rue Montalembert, 63011 Clermont-Ferrand.

La chimiosensibilité du cancer de l’ovaire est reconnue depuis plus de trente ans. Pourtant, les résultats à long terme de cette maladie restent médiocres. C’est pourquoi la chimiothérapie standard de première ligne n’a cessé d’évoluer pour tenter de gagner, pas à pas, du terrain en termes de survie sans rechute et de survie globale. Avant le cisplatine, la chimiothérapie standard était représentée par un alkylant utilisé seul, principalement le melphalan per os. Avec l’avènement du cisplatine, il s’agissait d’une polychimiothérapie à base de cisplatine qui, de complexe, comme le protocole CHAP de Gréco, s’est simplifiée en une combinaison de cisplatine-cyclophosphamide avec ou sans doxorubicine (CP ou CAP). Il est par ailleurs admis que le carboplatine peut remplacer le cisplatine, l’équivalence d’efficacité antitumorale de ces deux sels de platine ayant été montrée dans de nombreuses études comparatives. Et du fait d’une meilleure tolérance rénale et d’une administration ambulatoire du carboplatine, l’association carboplatine-cyclophosphamide représente actuellement le traitement de référence du cancer de la femme âgée. Le paclitaxel, quant à lui, s’est imposé au début des années quatre-vingt-dix. L’association paclitaxel 175 mg/m2 en 3 h-cisplatine ou carboplatine s’est imposée comme le nouveau standard actuel. Pourtant un certain nombre de questions restent posées concernant la chimiothérapie de première ligne du cancer de l’ovaire. Certaines semblent résolues comme le nombre optimal de cycles de chimiothérapie (6), et la dose-intensité de cisplatine (25 mg/m2/semaine, soit 75 mg/m2 toutes les 3 semaines) ou équivalent de carboplatine (300 mg/m2 toutes les 3 semaines ou selon une AUC de 5 à 7,5 mg/ml x min). D’autres questions sont actuellement à l’étude comme la place des anthracyclines et celle de nouvelles molécules et/ou de nouvelles associations en première ligne, l’utilisation de la voie intrapéritonéale pour le cisplatine et la place d’un traitement de consolidation, notamment d’une chimiothérapie intensive ou d’une immunothérapie.