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Bulletin du Cancer

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Evaluation de l’utilité diagnostique de l’immunoscintigraphie au CA.125 dans le suivi des carcinomes du revêtement épithélial de l’ovaire après traitement : apport décisionnel de la technique au CHU de Grenoble Volume 84, numéro 11, Novembre 1997

Auteurs

Il a été établi que l’immunoscintigraphie utilisant l’anticorps monoclonal CA.125 sous forme de fragments F(ab’)2 marqués à l’indium 111 est une technique complémentaire des explorations morphologiques (échographie et tomodensitométrie) qui contribue au diagnostic précoce des récidives des cancers ovariens. Nous avons utilisé cette technique 30 fois chez 26 patientes préalablement traitées pour un cancer de l’ovaire et suspectes de récidive de janvier 1989 à juin 1993. Les objectifs étaient d’apprécier les performances diagnostiques de la méthode, et surtout son impact décisionnel et son influence éventuelle sur l’évolution des patientes. Les résultats se répartissent, après optimisation des critères d’interprétation, en 18 vrais positifs, 7 vrais négatifs, 3 faux négatifs et 2 faux positifs (sensibilité 85,7 %, spécificité 77,8 %). L’analyse bayésienne conduit à des valeurs prédictives positive et négative de 86 et 87 % pour une probabilité a priori de 50 %, et de 80 et 58 % pour une probabilité a priori de 70 %. Le résultat de l’immunoscintigraphie a été décisionnel dans 24 cas sur 30 et a conduit à une attitude judicieuse pour la patiente dans 21 cas. Inversement, dans les 6 cas où le résultat n’a pas amené de changement d’attitude, sa prise en compte aurait été adaptée dans 4 cas, mais aurait été néfaste dans deux cas. Enfin, une tendance apparaît en faveur d’une survie plus prolongée en cas d’immunoscintigraphie négative, qui pourrait donc être associée à un meilleur pronostic. Nous en concluons que l’immunoscintigraphie à au CA.125 dans le suivi des cancers de l’ovaire opérés possède une utilité diagnostique susceptible d’améliorer l’attitude thérapeutique et de contribuer à une plus grande pertinence de la prise en charge.