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Bulletin du Cancer

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Etude comparative de 4 protocoles successifs de chimiothérapie première dans le cancer du sein localement avancé Volume 84, numéro 1, Janvier 1997

Auteurs
Service d’oncologie médicale, Centre Antoine-Lacassagne, 33, avenue de Valombrose, 06050 Nice Cedex 1, France.

Entre 1977 et 1994, 4 protocoles de chimiothérapie première différents ont été utilisés successivement chez des patientes porteuses d’un cancer du sein localement évolué, non inflammatoire : AVCF (adriamycine, vincristine, cyclophosphamide, 5 fluoro-uracile) ; AECF (adriamycine, vindésine, cyclophosphamide, 5 fluoro-uracile) ; CAFP (adriamycine, cyclophosphamide, 5 fluoro-uracile, prednisone) ; AN (adriamycine, vinorelbine). Avant traitement, chaque patiente bénéficiait d’un bilan d’extension local et général et le diagnostic de malignité était assuré par une biopsie. Le nombre moyen de cycles de chimiothérapie première était de 3. Deux cent trente-huit patientes étaient évaluables, 125 patientes (51,7 %) ont présenté une rémission objective de la lésion initiale dont 35 réponses complètes (14,7 %). Les taux de réponse des différents protocoles étaient respectivement : AVCF : 29,4 % ; AECF : 53,2 % ; CAFP : 64,9 % ; AN : 65,2 %. Le taux de réponse de l’association AVCF était significativement inférieur à celui des 3 autres protocoles (p = 0,0005). Deux cent dix-sept patientes ont été opérées. Trente et une patientes (14 %) ont eu une mastectomie partielle et 186 (86 %) une mastectomie radicale modifiée. Dix-sept patientes (8 %) présentaient une réponse complète histologique à l’examen de la pièce opératoire. Le suivi médian du protocole AVCF était de 150 mois, celui du protocole AECF de 115 mois, celui de CAFP était de 111 mois et il était de 42 mois pour le protocole AN. La survie sans récidive (SSR) et la survie globale (SG) étaient significativement supérieures pour les protocoles AECF, CAFP et AN que pour le protocole AVCF (SSR p < 0,04, SG < 0,02). De même, tout protocole confondu, la survie globale était significativement différente entre le groupe des patientes répondeuses et non répondeuses (p = 0,002). Dix-neuf patientes (7,9 %) ont présenté une récidive locorégionale et 96 patientes (40 %) ont présenté une évolution métastatique.