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Science et changements planétaires / Sécheresse

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Biomass in crop-livestock systems in the context of the livestock revolution Volume 24, numéro 4, Octobre-Novembre-Décembre 2013

Auteurs
International Livestock Research Institute Patancheru 502324 India, International Crops Research Institute for the Semi Arid Tropics PO Box 776 Bulawayo Zimbabwe, International Centre for Tropical Agriculture (CIAT) Apartado Postal LM-172 Managua Nicaragua, International Livestock Research Institute Po Box 5689 Addis Ababa Ethiopia, 306 Carmody Road St Lucia QLD 4067 Australia

Les systèmes agraires mixtes cultures-élevage constituent la principale activité économique pour plus de 80 % de la population des pays en développement (PED), produisant 50 % de la production mondiale de céréales, environ 34% de la production bovine mondiale et environ 30 % de la production laitière mondiale. Cependant, ces systèmes agraires sont remis en question par la croissance projetée de la population humaine dans les PED qui devrait passer de 1 099 millions de personnes en 2000 à 1 670 millions en 2030, et par l’augmentation du cheptel animal qui devrait passer de 230 millions à 317 millions de têtes de l’an 2000 à 2030. Les rendements des cultures céréalières ont de plus stagné en Afrique sub-saharienne ces 40 dernières années (en contraste avec l’augmentation des rendements de 1,5 à 2 % par an pour le reste des régions en développement), et l’augmentation de la production globale céréalière est principalement due à l’exploitation de nouvelles terres arables, et non à un accroissement de la productivité agricole. De telles projections ne sont pas viables à long terme car les terres propres à la culture deviennent rares, et les éventuelles nouvelles terres à cultiver risquent d’être plus marginales et plus vulnérables aux aléas climatiques. La pression est de plus en plus grande sur l’utilisation de la biomasse dans les systèmes agraires mixtes, et il y a un besoin urgent d’innover pour contrer cette « pénurie de biomasse » en augmentant le rendement global de la production de biomasse et la qualité des fourrages tout en accroissant l’efficacité de la production animale. La biomasse venant des résidus de culture (RC) est utilisée comme ressource alimentaire et comme paillis pour augmenter les rendements de culture. La biomasse devient plus rare et la compétition pour les RC devient de plus en plus critique en raison de son utilisation soit comme aliment du bétail soit pour le renouvellement de la fertilité du sol. Cette compétition s’illustre dans les changements d’utilisation des RC du pâturage à la récolte et au stockage, dans l’augmentation des distances de transport des CR entre les lieux de récolte et de vente, et la diminution du ratio de RC par rapport à la production de grains. L’augmentation projetée de la demande en produits animaux, dénommée révolution de l’élevage, va stimuler encore plus la demande en fourrage et par conséquent augmenter l’utilisation des RC pour l’alimentation du bétail. L’utilisation des RC comme paillis et dans l’agriculture de conservation nécessite environ 2 à 3 tonnes de RC par hectare, ce qui est souvent égal au rendement total en RC dans le cas de l’agriculture pluviale dans les tropiques semi-arides. L’amélioration multidimensionnelle des plantes peut réduire la compétition pour la biomasse en augmentant la quantité des RC et en améliorant leur qualité fourragère. Augmenter les rendements en RC facilitera leur répartition entre l’alimentation du bétail et l’amélioration de la fertilité du sol. Augmenter la qualité fourragère des RC soutiendra l’intensification de l’élevage où plus de produits animaux pourront être obtenus avec moins d’aliments pour le bétail. Il est important de comprendre que les besoins en biomasse fourragère dépendent du contexte local et diminuent avec l’augmentation de la productivité par unité animale.