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Annales de Biologie Clinique

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Thrombophlébite cérébrale post-varicelle avec anticorps anti-protéine S : à propos d’un cas pédiatrique Volume 70, numéro 1, Janvier-Février 2012

Auteurs
Pôle de pédiatrie, Hôpital de Hautepierre, Strasbourg, Laboratoire d’hématologie, HUS, Hôpital de Hautepierre, Strasbourg, Hyphen Biomed SAS Research and Scientific Director, Service de pédiatrie, Hôpital de Sarreguemines

Le purpura fulminans et les thromboses veineuses sont des complications rares de la varicelle. Nous rapportons le cas d’une enfant de 6 ans, sans antécédents particuliers, ayant présenté une thrombophlébite cérébrale, 3 semaines après une varicelle. L’IRM, effectuée à son admission, a montré une thrombose du sinus longitudinal ainsi qu’un hématome frontal parenchymateux droit. Parallèlement, une séroconversion récente de la varicelle a été mise en évidence. Le bilan de thrombophilie, quant à lui, a objectivé une diminution importante de la protéine S libre et de son activité, sans CIVD associé. Une origine acquise à ce déficit a été confirmée par la mise en évidence d’anticorps (IgG et IgM) dirigés contre la protéine S totale par méthode Elisa. Après évaluation du rapport bénéfice/risque seule une anticoagulation a été instaurée. L’évolution clinicobiologique a été favorable, avec normalisation rapide de la protéine S et diminution des anticorps anti-protéine S. De nombreuses études rapportent la présence de ces anticorps anti-protéine S chez des jeunes enfants au décours d’une varicelle, sans que leur fréquence exacte ne soit déterminée. La diminution du taux de protéine S qu’ils entraînent conduit à un état d’hypercoagulabilité transitoire qui peut se traduire par différents tableaux cliniques. Les cas de purpura fulminans semblent plus fréquents alors que les thromboses veineuses isolées post-varicelle, parfois atypiques, apparaissent plus rares.