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Annales de Biologie Clinique

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Protéines antivirales : de l’interféron alpha à son récepteur Volume 57, numéro 3, Mai - Juin 1999

Auteurs
Laboratoire de virologie, Institut Gernez-Rieux, Centre hospitalier et universitaire, Lille

Les cytokines sont des peptides dont certains peuvent être des médiateurs de l’immunité non spécifique. Les interférons de type I (IFNalpha/beta) sont les cytokines les plus efficaces contre l’infection virale. Une seule molécule d’IFNbeta est connue alors que de nombreux sous-types d’IFNalpha ont été mis en évidence. Les gènes des interférons de type I sont situés sur le chromosome 9, avec une répartition en deux groupes pour les gènes de l’IFNalpha : un groupe dit « moderne », l’autre « ancestral » ayant des effets cellulaires distincts. Les interférons de type I sont constitués de 5 hélices alpha dont 4 sont étroitement liées entre elles. Le récepteur pour ces interférons, appartenant à la superfamille des récepteurs de classe II des cytokines à hélice alpha, est un hétérodimère composé des chaînes polypeptidiques IFNAR-1 et IFNAR-2. Les inducteurs des interférons de type I sont surtout les virus réplicatifs mais également des virus inactivés ou certaines molécules de synthèse. Le mécanisme moléculaire de l’induction de l’IFNbeta est mieux connu que celui de l’IFNalpha. Il fait intervenir deux domaines chevauchants de régulation, situés au niveau des promoteurs du gène de l’IFNbeta. La fixation de deux facteurs intracellulaires (IRF1 et IRF2) à ces domaines a des conséquences contraires. IRF1 stimule la synthèse d’IFNbeta, mais des voies secondaires seraient également impliquées. Les différents sous-types d’IFNalpha ont des effets synergiques ou antagonistes. Ces sous-types sont synthétisés différemment selon la lignée cellulaire stimulée mais aussi selon l’inducteur utilisé. La séquence N terminale de l’interféron joue un rôle primordial dans la diversité des activités des sous-types de l’IFNalpha, probablement par l’intermédiaire de changements de conformation du récepteur au moment de la formation du complexe ligand-récepteur. Les interférons de type I induisent dans la cellule un état antiviral, notamment en activant la synthèse de protéines intracellulaires.