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Annales de Biologie Clinique

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Micronoyaux et polymorphismes génétiques : de l’exposition à la susceptibilité Volume 65, numéro 4, Juillet-Août 2007

Auteurs
Laboratoire de biogénotoxicologie et mutagenèse environnementale (EA 1784 ; IFR PMSE 112), Faculté de médecine, Université de la Méditerranée, Marseille

Le concept de susceptibilité génétique et d’interactions entre facteurs de risque génétiques et environnementaux est un nouvel axe de recherche de l’épidémiologie moléculaire des cancers. Les micronoyaux peuvent être, soit le témoin d’une instabilité génétique, soit un biomarqueur d’effet mettant en évidence des dommages chromosomiques induits par des agents mutagènes/cancérogènes. Son association à l’hybridation in situ fluorescente différencie les micronoyaux contenant des fragments chromosomiques acentromériques (cassures chromosomiques) et ceux contenant des chromosomes entiers centromériques (pertes chromosomiques). Un champ actuel d’investigation est d’associer aux biomarqueurs de susceptibilité génétique, capables de rendre compte de la susceptibilité aux cancers et de différences interindividuelles dans la réponse à une exposition génotoxique, le test des micronoyaux, témoin d’une interaction entre l’environnement et le matériel génétique de la cellule. Les modulations des dommages à l’ADN et plus particulièrement de la fréquence et du contenu centromérique des micronoyaux par le polymorphisme génétique de gènes impliqués dans le métabolisme des xénobiotiques (activation ou détoxification), dans la réparation des lésions de l’ADN ou dans le métabolisme des folates commencent à être documentées. Le micronoyau est un biomarqueur intégrant de nombreux facteurs de variation (sexe, âge, tabagisme), d’où l’intérêt de l’associer à l’étude du polymorphisme génétique des individus pour une meilleure définition de sa situation en terme de prévention et/ou prédiction du risque cancérogène.