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Annales de Biologie Clinique

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Les retardateurs de flamme bromés : impact sur l’environnement et la santé des individus exposés Volume 75, numéro 2, Mars-Avril 2017

Illustrations


  • Figure 1
Auteurs
Service de toxicologie clinique, médico-légale, de l’environnement et en entreprise, Domaine universitaire du Sart Tilman, CHU B35, Liège, Belgique
* Tirés à part

Depuis l’antiquité, l’homme utilise des moyens chimiques pour protéger ses biens des incendies. Efficaces et faciles d’emploi, les retardateurs de flamme bromés sont utilisés depuis plusieurs décennies de façon massive dans l’industrie du plastique. À l’instar d’autres composés organohalogénés, les retardateurs de flamme bromés sont très persistants dans l’environnement et capables de s’accumuler le long de la chaîne alimentaire. De nombreux auteurs ont mis en évidence leur présence dans notre environnement, chez différentes espèces animales mais également dans le sérum humain. Plus inquiétant encore, l’homme est exposé à ces polluants dès la grossesse et par la suite via le lait maternel. Cette exposition pourrait avoir des conséquences sur notre santé. De nombreuses études in vitro, in vivo ou épidémiologiques ont mis en lumière une influence néfaste des retardateurs de flamme bromés sur notre système endocrinien, principalement au niveau de la fonction thyroïdienne mais également de la reproduction, du neurodéveloppement chez l’enfant et du métabolisme avec un risque accru de développer un diabète. Si une certaine prise de conscience a déjà eu lieu au niveau des autorités et de certaines grandes entreprises, de nouvelles études sont nécessaires pour confirmer les tendances déjà dégagées, élucider les mécanismes sous-jacents et déterminer s’il existe des synergies avec d’autres polluants tels que par exemple les PCB.