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Annales de Biologie Clinique

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Intérêt et limites du couplage plasma induit par haute fréquence – spectrométrie de masse (ICP-MS) pour le diagnostic urinaire d’une contamination interne par un radionucléide Volume 71, numéro 3, Mai-Juin 2013

Auteurs
Service de protection radiologique des armées, Clamart, France

Après un rappel sur les méthodes radiométriques de référence utilisées en radiotoxicologie, les performances analytiques du couplage plasma induit par haute fréquence – spectrométrie de masse (ICP-MS) pour le diagnostic urinaire d’une contamination interne par un radionucléide sont évaluées. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la surveillance médicale des personnels exposés aux rayonnements ionisants. Les limites de détection obtenues par les différentes applications de l’ICP-MS en radiotoxicologie recensées dans la littérature sont comparées aux recommandations de la Commission internationale de protection radiologique (CIPR 78 : « Surveillance individuelle de l’exposition interne des travailleurs »). À l’exception d’une publication décrivant le dosage du strontium 90 (émetteur β), l’ensemble des méthodes employant l’ICP-MS décrites dans la littérature concernent les actinides (émetteurs α). Pour les radionucléides de période radioactive supérieure à 10 4 ans, les limites de détection atteintes sont le plus souvent conformes aux prescriptions de la CIPR 78 voire inférieures aux méthodes radiométriques. L’ICP-MS permet le dosage spécifique des isotopes 239 et 240 du plutonium qui ne peuvent pas être discriminés par la spectrométrie α. Les techniques d’ICP-MS de haute résolution permettent en outre de déterminer les rapports isotopiques de l’uranium dans les urines pour des concentrations en uranium total inférieures à 20 ng/L. L’ICP-MS présente donc un intérêt en radiotoxicologie pour le dosage urinaire des actinides de longue période radioactive, et plus particulièrement pour les isotopes de l’uranium et les isotopes 239 et 240 du plutonium. Les méthodes radiométriques demeurent les plus performantes pour l’essentiel des autres radionucléides.