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Annales de Biologie Clinique

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Intérêt de la recherche de la fibronectine fœtale dans le dépistage du risque d’accouchement prématuré Volume 57, numéro 1, Janvier - Février 1999

Auteurs
Service de biologie, Hôpital de l’Hôtel-Dieu, 1, place de l’Hôpital, 69288 Lyon
  • Page(s) : 93-7
  • Année de parution : 1999

L'accouchement prématuré est défini comme un accouchement survenant avant la 37e semaine d'aménorrhée (SA) (36 SA + 6 jours). Sa prévalence est actuellement de 8 à 10 % en France [1]. La prématurité représente la première cause de mortalité et de morbidité périnatale. Toutefois, les conséquences d'un accouchement prématuré dépendent beaucoup de l'âge gestationnel : avant 32 semaines, la mortalité dépasse 10 % et le risque de séquelles neurologiques est élevé, de 32 à 36 semaines, le pronostic est excellent et la mortalité est faible (5 %) [2]. La prévention de l'accouchement prématuré repose sur le dépistage des patientes à risque. Or ni les facteurs de risque, ni les signes cliniques évocateurs (contractions utérines, pertes sanguines) ne permettent de dépister de manière fiable les menaces d'accouchement prématuré. En présence de symptômes, il est difficile de différencier le vrai du faux travail et donc de détecter les patientes nécessitant un traitement et/ou une hospitalisation. Lockwood, en 1991, est le premier à s'intéresser à la fibronectine fœtale dans les sécrétions vaginales et à démontrer que ce dosage permet de prédire le risque d'accouchement prématuré pour certaines patientes [3]. La fibronectine fœtale est une glycoprotéine placentaire, sécrétée exclusivement par le trophoblaste, présente dans le liquide amniotique, qui permet la fixation de l'œuf à l'endomètre et qui joue un rôle dans l'adhésion du placenta à la paroi utérine [4]. Jusqu'à la 22e SA, elle est présente dans les sécrétions vaginales. Après la 22e ou 24e SA, selon les auteurs, les membranes fœto-maternelles fusionnent et la fibronectine fœtale disparaît. En fin de grossesse, cette protéine subit une modification de sa glycosylation et une dégradation sous l'action des protéases, d'où une perte de ses propriétés d'adhésivité et le clivage des membranes fœto-maternelles [5]. Sa présence dans les sécrétions vaginales après 22 SA signe une altération des membranes fœto-maternelles et donc un risque d'accouchement prématuré. L'objectif de notre travail était d'évaluer la valeur de la détection de la fibronectine fœtale dans les sécrétions vaginales après la 22e SA comme marqueur de risque d'accouchement prématuré.