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Annales de Biologie Clinique

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Hypoglycémies répétées et inexpliquées chez un patient diabétique traité par analogue de l’insuline Volume 70, numéro 3, Mai-Juin 2012

Auteurs
Laboratoire de biologie médicale, Centre hospitalier général d’Albi, Service d’endocrinologie, Centre hospitalier général d’Albi, Institut fédératif de biologie, Laboratoire de biochimie, CHU de Toulouse

Un patient diabétique insulino-requérant de 44 ans est admis à plusieurs reprises aux urgences du CHG d’Albi pour accidents hypoglycémiques nocturnes avec perte de connaissance. Les insulinémies dosées sur automate Cobas ® sont basses et contrastent avec les concentrations basses de glucose sanguin. Le patient est traité par analogues de l’insuline et ne présente pas de comorbidités. Un bilan extensif ne permet pas non plus d’identifier une cause évidente à ces hypoglycémies. A la suite d’un coma hypoglycémique grave qui survient au décours d’une hospitalisation durant laquelle l’insulinothérapie est suspendue, l’équipe médicale soulève l’hypothèse d’auto-injections masquées d’insuline. Les dosages hormonaux sont donc réalisés sur automate Centaur ® qui reconnaît l’insuline asparte et la glargine. L’hypoglycémie s’accompagne cette fois-ci d’une insulinémie haute et d’un C-peptide sanguin très bas, soit un profil compatible avec une prise masquée d’insuline. Sur la base de cet indice biologique, l’anamnèse est reprise et le patient a révélé des auto-injections délibérées de Novomix (insuline aspart). Il a par la suite été pris en charge sur le plan psychiatrique. Cette observation nous donne l’occasion de faire le point sur les hypoglycémies des patients diabétiques, sur la particularité des dosages sanguins des analogues de l’insuline et sur la nécessité d’une très étroite collaboration clinico-biologique dans les suspicions d’hypoglycémie factice.