JLE

Annales de Biologie Clinique

MENU

Hypofibrinogénémie sévère après morsure de crotale en France Volume 63, numéro 2, Mars-Avril 2005

Auteurs
Service de biologie médicale,, Service de réanimation, Hôpital d’Instruction des Armées Percy, Clamart

Le cas présenté est celui d’un homme de 22 ans, éleveur clandestin de serpents exotiques à son domicile parisien, mordu à l’avant-bras par un crotale brésilien (Bothrops moojeni) avec une envenimation de grade III. Les paramètres biologiques montrent une hypofibrinogénémie profonde (0,5 g/L) avec un temps de prothrombine à 22 % et un temps de céphaline activée à 94 secondes (témoin à 33 secondes). La discussion s’oriente autour de la prise en charge de cette défibrination, provoquée par l’action thrombine-like d’une enzyme présente dans le venin de Bothrops moojeni. Le patient bénéficie de deux doses (7 flacons au total) d’un sérum antivenimeux adapté à une espèce proche, Bothrops lanceolatus. Malgré la gravité apparente du tableau biologique, les manifestations hémorragiques sont minimes, comme le décrit la littérature. L’évolution clinique et biologique est favorable au 11 e jour. Cette observation souligne le danger potentiel inhérent à l’élevage clandestin de serpents exotiques en France et plus largement des « Nouveaux animaux de compagnie ». La prise en charge de ces patients est compliquée par les difficultés d’obtention d’antisérums adaptés.