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Annales de Biologie Clinique

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Etiologie et diagnostic des bronchopneumopathies virales Volume 56, numéro 1, Janvier - Février 1998

Auteurs

Les bronchopneumopathies virales communautaires sont des infections fréquentes, notamment chez l’enfant, et tous les virus respiratoires classiques peuvent en être à l’origine : virus influenza et parainfluenza, virus respiratoire syncytial, adénovirus et rhinovirus. La mise en évidence de cellules infectées dans les sécrétions respiratoires par la détection spécifique d’inclusions virales intracellulaires en immunofluorescence apporte la preuve de l’atteinte du tissu respiratoire par le virus, et est la méthode de choix du diagnostic. L’isolement viral en culture et la détection de séquences nucléiques virales après PCR représentent des systèmes d’amplification des virus présents dans l’échantillon. L’utilisation de méthodes de PCR-hybridation permet d’accroître la détection virale par rapport à l’association immunofluorescence-culture d’un facteur de 1,5 pour le virus respiratoire syncytial, de 1,9 pour le virus parainfluenza 3, de 4 pour les rhinovirus et de 10 pour les adénovirus. Cette augmentation de sensibilité pose la question de la signification de telles séquences, et de leur présence en dehors d’un processus pathologique. Les bronchopneumonies à virus opportunistes des sujets immunodéprimés sont dominées par les atteintes à cytomégalovirus (CMV). La recherche de tous les marqueurs virologiques d’infection (antigénémie, virémie…) est nécessaire, mais le critère virologique essentiel du lien entre CMV et pneumonie est l’existence d’inclusions intranucléaires spécifiques dans les cellules pulmonaires. Comme on dispose rarement de tissu pulmonaire et que les inclusions sont rares dans les LBA (lavages broncho-alvéolaires), il semble intéressant de rechercher par biologie moléculaire deux marqueurs virologiques dans le LBA : une charge en ADN-CMV élevée, ou la présence de transcrits précoces ou tardifs. Les pneumonies à adénovirus ne semblent pas fréquentes chez ces patients, mais seraient souvent associées à des sérotypes rares ou atypiques, de détection difficile. L’utilisation de systèmes PCR-hybridation trouve donc ici aussi sa justification.