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Annales de Biologie Clinique

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Dyspnée aiguë aux urgences : utilité des troponines, des peptides natriurétiques, de la procalcitonine et des D-dimères Volume 63, numéro 4, Juillet 2005

Auteurs
Service des urgences, Hôpital Saint-Louis, Paris, Laboratoire des urgences et gardes, Hôpital Saint-Louis, Paris

En urgence, nombre d’analyses biologiques « peu coûteuses » sont prescrites de façon trop systématique alors que d’autres tests ne sont pas réalisés car considérés comme « trop chers ». Mais les bonnes pratiques de prescription sont en fait seules garantes d’une réelle « économie ». Ici, afin d’apporter quelques éléments pour mieux définir ces bonnes pratiques, nous rappelons les modalités du raisonnement médical en urgence et, à titre d’exemple, précisons l’utilité clinique de certaines analyses clés devant une dyspnée aiguë. Un test biologique peut être considéré comme utile lorsqu’il permet d’améliorer le diagnostic, de préciser le terrain ou de stratifier la gravité d’un malade. Dans une situation d’urgence donnée, l’utilité du test doit être anticipée selon une démarche bayesienne avec une évaluation des probabilités post-tests à partir des rapports de vraisemblance (estimés selon la littérature) et à partir de la probabilité pré-test (établie au lit du malade). Le rapport de vraisemblance d’une analyse est le meilleur critère de sa qualité diagnostique. Selon ce critère, les dosages de troponines, peptides natriurétiques, procalcitonine et D-dimères, bien que coûteux, apparaissent particulièrement indiqués pour éclairer le diagnostic étiologique dans certains contextes clinicobiologiques de dyspnée aiguë. Troponines, peptides natriurétiques et procalcitonine permettent de plus d’évaluer la sévérité en fonction de leur valeur initiale et de leur cinétique plasmatique au cours de l’évolution. En conclusion, ce n’est pas seulement le coût du test mais surtout son impact éventuel sur la prise en charge du patient qui fait prendre la décision de réaliser l’analyse ou pas.