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Annales de Biologie Clinique

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Cryoglobulinémie de type I engendrant un accident vasculaire cérébral ischémique Volume 65, numéro 5, Septembre-Octobre 2007

Auteurs
Service de biochimie,, Service de radiologie,, Service de neurologie, Hôpital Militaire Moulay Ismail, Méknès, Maroc

Introduction : les cryoglobulinémies sont définies par la présence dans le sang d’une immunoglobuline ou d’un complexe immun qui donne un précipité à une température inférieure à 37 °C et se resolubilise lors d’un réchauffement. Elles sont classées en trois catégories le type I, II et III dont chacune définit en gros un groupe de pathologies, dont les atteintes neurologiques. Celles-ci sont dominées par des neuropathies périphériques, le système nerveux central est le plus souvent épargné. Nous avons rapporté le cas d’une cryoglobulinémie de type I ayant engendré un accident vasculaire cérébral de type ischémique, situation rarement décrite. Observation : un homme âgé de 62 ans, sans antécédents notables, a été admis pour la survenue brutale de céphalées avec impotence fonctionnelle de l’hémicorps gauche. Le patient était conscient, apyrétique, normotendu avec une discrète hémiparésie gauche. Le pouls temporal était peu frappant à gauche ; le reste de l’examen somatique était sans anomalies. L’IRM cérébral a évoqué un AVC ischémique subaigu pariéto-occipital droit. Le bilan cardiovasculaire était normal. La maladie d’Horton a été écartée après biopsie de l’artère temporale gauche. Le bilan biologique a objectivé des indices en faveur d’une cryoglobulinémie, celle-ci a été identifiée et classée de type I. Une gammapathie monoclonale de signification indéterminée lui a été associée. Discussion : les atteintes cutanées, articulaires et rénales sont les complications les plus fréquentes des cryoglobulinémies, les complications neurologiques sont décrites mais à un degré moindre et sont dominées par les neuropathies périphériques. L’atteinte du système nerveux central reste exceptionnelle et se voit essentiellement avec le type I. Sa prise en charge correcte exige d’identifier l’étiologie de la cryoglobulinémie. L’association cryoglobulinémie type I et gammapathie monoclonale renforcerait les chances pour une atteinte centrale. Conclusion : devant tout AVC, il serait judicieux de rechercher systématiquement une cryoglobulinémie. Une hémopathie est souvent associée au type I, une exploration éléctrophorétique des protéines sériques est à ne pas négliger pour rechercher une éventuelle origine de la cryoglobulinémie.