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Annales de Biologie Clinique

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Concentrations sériques jugulaire et artérielle de la protéine S100B chez les patients victimes d’un traumatisme crânien grave Volume 70, numéro 3, Mai-Juin 2012

Auteurs
Service de biochimie médicale, Centre de biologie, CHU de Clermont-Ferrand, France, Service de réanimation médico-chirurgicale, CHU de Clermont-Ferrand, France, Laboratoire de biochimie médicale et de biologie moléculaire, Centre de biologie, CHU Gabriel Montpied, Clermont-Ferrand, France

L’évaluation du pronostic des victimes de traumatismes crâniens graves (TCG) est difficile dans la prise en charge de ces patients. Devant la faible sensibilité du score de Glasgow, la protéine S100B semble être un bon marqueur pronostique. Cependant peu d’études sont basées sur des prélèvements centraux en jugulaire. L’objectif de notre étude est de comparer l’intérêt de cinétiques artérielles et jugulaires des concentrations sériques de S100B chez le patient victime d’un TCG. Pour cela, nous avons mené une étude prospective au sein du CHU de Clermont-Ferrand, sur 17 patients orientés en service de réanimation suite à un TCG, dans le but d’évaluer l’intérêt d’une cinétique de dosages sériques de la protéine S100B en artériel et en jugulaire au décours de leur prise en charge. Le dosage de la protéine S100B a démontré une concentration médiane de 0,16 μg/L en artériel et de 0,25 μg/L en jugulaire. Pour l’ensemble des prélèvements des 17 patients, la médiane de concentration artérielle en S100B est significativement différente de la médiane de concentration jugulaire. Cette différence significative artério-jugulaire n’est pas retrouvée dans le sous-groupe des TCG de mauvaise évolution ni dans le sous-groupe des prélèvements réalisés avant les 24 premières heures post traumatisme. Dans le sous-groupe des TCG de mauvais pronostic, il n’existe pas, contrairement à ce que l’on observe en artériel, de diminution significative du taux jugulaire de S100B après les 24 premières heures post traumatisme. En regard de ces résultats, les dosages en jugulaire semblent donc présenter un meilleur intérêt pronostique qu’en artériel.