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Annales de Biologie Clinique

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Association d’un lymphome B et d’un lymphome T au cours d’une infection à HTLV1 Volume 55, numéro 5, Septembre - Octobre 1997

Auteurs
  • Page(s) : 491-3
  • Année de parution : 1997

L'observation Madame D., âgée de 21 ans, d'origine guinéenne, est hospitalisée pour adénopathies axillaires gauches avec voussure sternale. Elle n'a pas d'antécédents particuliers en dehors d'accès palustres en Afrique. À l'examen clinique, la patiente est apyrétique, mais on note une fièvre vespérale à 38°-39° associée à une perte pondérale de 4 kilogrammes, sans sueurs nocturnes ni prurit, depuis quelques mois. À l'examen clinique 2 adénopathies axillaires gauches ainsi qu'une masse sternale de 9 cm x 6 cm sont retrouvées. Le reste de l'examen est sans particularité. Les examens complémentaires montrent une bicytopénie : Hb (7,7 g/dl), des globules blancs (4 000/mm3) avec un nombre normal de polynucléaires neutrophiles (2 480/mm3) et une lymphopénie modéré à 1 160 lymphocytes/mm3. Les LDH sont élevées à 3 862 UI/l (N : 160 à 320 UI/l). Le LCR retrouve une protéinorachie à 0,2 g/l avec quelques lymphocytes sans particularité cytologique. La calcémie est à 2,18 mmol/l (N : 2,25 à 2,62). Le scanner abdominal montre l'existence de multiples adénopathies péritonéales ainsi qu'une hépatomégalie. Le scanner thoracique ne retrouve pas d'adénopathies et confirme l'atteinte extra-ganglionnaire présternale. Devant ce tableau clinique, le diagnostic de lymphome est évoqué. La biopsie ganglionnaire (figure 1) montre l'existence d'une double population tumorale : l'une est composée de lymphocytes à moyennes et grandes cellules à noyau souvent irrégulier, à chromatine mature, et une autre population minoritaire faite de grande cellules immunoblastiques à noyau irrégulier polylobé, voire binucléé. La biopsie médullaire (figures 2 et 3) retrouve les mêmes cellules mais ici la population lymphoïde prédominante est celle à grandes cellules immunoblastiques. L'immunomarquage confirme la double prolifération médullaire et ganglionnaire : l'une est un lymphome B de haut grade de malignité et l'autre est une prolifération lymphoïde T CD4+ DR- CD25- CD30-. Le phénotype des lymphocytes du sang périphérique est sans particularité. La biologie moléculaire montre qu'il s'agit d'une prolifération T polyclonale. Compte tenu de l'origine géographique de la patiente, un bilan virologique est entrepris montrant une infection par le virus HTLV1. La sérologie EBV est négative.