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Annales de Biologie Clinique

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Apport des nouvelles petites molécules dans le traitement de la leucémie lymphoïde chronique et place du biologiste dans la surveillance de ces traitements Volume 74, numéro 2, Mars-Avril 2016

Illustrations

Auteurs
Laboratoire d’hématologie, CHU Côte de Nacre, Caen, France
* Tirés à part

La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est l’hémopathie maligne la plus fréquente en France. De nombreux progrès ont été réalisés ces dernières années dans la compréhension de la physiopathologie de la maladie, la définition des critères du diagnostic (> 5 G/L de lymphocytes B clonaux), l’identification des critères pronostiques, incluant une meilleure appréhension des patients fragiles et à haut risque et de façon encore plus récente par l’émergence de nouveaux médicaments extrêmement efficaces, y compris dans les LLC à haut risque, faisant discuter leur place dans le large panel thérapeutique dont nous disposons. Le traitement de la LLC est indiqué en présence d’un stade A ou B progressif ou un stade C. Les nouveautés actuellement disponibles incluent non seulement la nouvelle génération des anticorps monoclonaux anti-CD20, de type I (ofatumumab) ou de type II (obinutuzumab), des inhibiteurs de Bcl-2 (GDC-0199/ABT-199) et maintenant les nouvelles petites molécules disponibles per os incluant les inhibiteurs de Bruton tyrosine kinase (BTK) et de la phospho-inositide 3-kinase (PI3K). La place du biologiste dans la surveillance d’un patient traité pour LLC est essentielle, ce dernier devant assurer le diagnostic de LLC, la recherche d’éléments pronostiques (classification de Binet, temps de doublement des lymphocytes, recherche d’une délétion 17p ou de mutations de TP53, étude du profil mutationnel des gènes des chaînes lourdes des immunoglobulines IGHV) et la surveillance biologique des traitements notamment les plus récents. Nous étudierons dans cet article les résultats obtenus avec ces derniers médicaments, en insistant sur le besoin aujourd’hui plus qu’hier de la mise en place d’une complémentarité clinique et biologique pour permettre une prise en charge médicale optimale des patients avec une LLC. Ces nouveaux médicaments, de par leur mécanisme d’action, font aussi discuter les critères de réponse à utiliser pour évaluer l’efficacité de ces nouveaux médicaments.