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Annales de Biologie Clinique

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A propos d'un cas d'infection virale neuroméningée en pédiatrie Volume 55, numéro 1, Janvier - Février 1997

Auteurs
Laboratoire de virologie, CHU Bât. IRFPPS, place de Verdun, 59037 Lille cedex
  • Page(s) : 45-6
  • Année de parution : 1997

L'observation Un enfant né le 23.11.1992 est hospitalisé le 27.06.1996 à l'hôpital Saint-Antoine de Lille, pour céphalées et vomissements évoluant depuis 24 heures. Sans antécédents personnels ni familiaux, il a une élévation de la température à 38,2 °C et présente une raideur de la nuque modérée en fin de flexion. Sa conscience est normale mais il est très irritable. Il n'a pas de manifestations d'irritation pyramidale (pas de signe de Kerning ni de Brudzinski). Une conjonctivite bilatérale qui a débuté le 26.06.1996 est également notée. L'examen de la gorge est normal ainsi que l'auscultation pulmonaire et l'otoscopie. L'auscultation cardiaque trouve un souffle systolique rugueux, non connu, probablement d'origine fonctionnelle. L'abdomen est souple. Aucune adénopathie n'est mise en évidence. Aucune autre anomalie n'est détectée. Une semaine auparavant, sa sœur aînée a présenté un syndrome méningé d'allure virale qui a évolué spontanément de façon favorable. Le bilan hématologique sanguin donne les résultats suivants : Hb = 12,7 g/dl ; GB = 20,4.109/l avec, comme formule, 87 % de polynucléaires neutrophiles, 10 % de lymphocytes et 3 % de monocytes. La protéine C réactive (CRP) est normale tandis que la vitesse de sédimentation (VS) est de 14 mm à la première heure et de 33 mm à la deuxième heure. La ponction lombaire montre un LCR trouble avec 336 leucocytes par mm3, dont 96 % de lymphocytes et 4 % de polynucléaires neutrophiles. Les paramètres biochimiques du LCR donnent les résultats suivants : albumine = 0,34 g/l ; glucose = 0,64 g/l ; chlorures = 7,1 g/l. L'examen bactériologique direct du LCR est négatif ainsi que les techniques de détection rapide des antigènes méningococciques et pneumococciques (test au latex). La culture bactérienne du LCR est également négative. Une étiologie virale est donc recherchée. Les sérologies vis-à-vis des virus neurotropes, virus des oreillons, de la rubéole et l'herpès simplex de type 1 (HSV1) s'avèrent négatives. L'interféron-alpha est absent du sérum et du LCR. Les cultures cellulaires en présence de LCR ne permettent pas d'isoler des virus herpétiques : HSV, cytomégalovirus (CMV) et virus varicelle-zona (VZV), ni des entérovirus. La PCR-HSV effectuée sur le LCR se révèle négative. À l'aide d'une méthode de RT-PCR et d'hybridation moléculaire sur microplaque [1], la présence du génome des entérovirus a été détectée dans le LCR, le sérum et sur le prélèvement rhinopharyngé, soixante-douze heures après le début des signes cliniques. Aucun traitement n'est commencé et l'évolution sera rapidement favorable (sortie le 29.06.1996), sans séquelles.