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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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Une épidémie de méningite à méningocoque dans la région des Savanes au Togo en 1997 : investigation et stratégies de contrôle Volume 7, numéro 6, Décembre 1997

Auteurs
Épicentre, 8, rue Saint-Sabin, 75011 Paris, France, Direction générale de la santé, ministère de la Santé, BP 336, Lomé, Togo, Médecins sans frontières, 8, rue Saint-Sabin, 75011 Paris, France, Association pour l’aide à la médecine préventive, 3, avenue Pasteur, BP 10, 92430 Marnes-la-Coquette, France, Représentation de l’OMS, Lomé, Togo.
  • Page(s) : 384-90
  • Année de parution : 1998

Une épidémie de méningite à méningocoque. A s’est déclarée dans la région des Savanes au nord du Togo en décembre 1996. L’alerte a été donnée par le système de surveillance national. Les mesures suivantes ont été mises en œuvre pour contrôler l’épidémie : renforcement du système de surveillance, vaccination de l’entourage des cas déclarés dans un premier temps, campagne de vaccination de masse dans toute la région dans un deuxième temps, distribution de chloramphénicol huileux et décentralisation de la prise en charge des cas. La population cible pour la vaccination de masse a été définie comme toute personne âgée de plus de 6 mois. L’objectif fixé était d’atteindre 80 % de cette population. Entre le mois de décembre 1996 et le mois de mai 1997, 2 992 cas de méningite ont été déclarés dans la région des Savanes, soit un taux d’attaque cumulé de 581/100 000 habitants. Soixante mille sept cents doses de vaccin ont été administrées dans deux préfectures sur quatre en décembre 1996 et janvier 1997 lors de la vaccination de l’entourage des cas déclarés. En février 1997, 346 469 doses ont été administrées lors de la campagne de vaccination de masse dans les quatre préfectures pour une population totale d’un peu plus de 500 000 habitants. La couverture vaccinale administrative à l’issue de la campagne de masse était de 67,3 % de la population pour l’ensemble de la région. Elle variait entre 61 % dans la préfecture de Kpendjal et 78 % dans l’Oti. Une recrudescence des cas deux semaines après la fin de la vaccination de masse a été attribuée à l’insuffisance de la couverture vaccinale atteinte notamment dans le centre urbain de Dapaong où elle n’était que de 52 %. L’alerte a été donnée relativement tôt au cours de l’épidémie. L’intervention a été planifiée et adaptée en fonction de l’évolution. Elle a bénéficié d’une bonne coordination conjuguant les efforts nationaux à la mobilisation internationale. Cet exemple illustre l’importance d’un système de surveillance réactif et des choix stratégiques dans la réponse aux épidémies de méningite à méningocoque en Afrique subsahélienne.